... pas celle de Proust rassurez-vous !

Ces derniers temps, je suis submergé d'émotions et mes lacrimales ont une facheuse tendance à fonctionner automatiquement.

Sans doute suis-je arrivé à une marche de l'escalier qui m'a fait franchir un nouveau cap de conscience.

Celui où la première marche est si loin qu'elle n'est plus visible et où la dernière commence à peine à être visible.

Celui où l'on se décide à regarder les choses en face et où l'on commence à tirer le bilan de cette première partie de la montée.

Je n'ai pas trop à me plaindre, jusque là, même si la vie ne m'a pas fait que des cadeaux, elle a tout de même été plutôt sympa et m'a offert de merveilleux moments.

Mais quand on y regarde de plus près, même s'il y a toujours une petite part des évènements qui est liée au "hasard", la plupart sont des conséquences des choix que j'ai fait, car la vie est ainsi faite d'obligation de faire des choix en permanence.

Ai-je fait de bons ou de mauvais choix ?

Je ne crois pas qu'il soit possible de le dire, ce dont je suis sûr, c'est qu'à chaque fois que j'ai du prendre une décision, j'ai fait le choix en faveur de la solution qui me paraissait la plus adaptée au moment, aux circonstances, ...

Donc je peux dire que si je devais revivre tout ça, je crois que je prendrais les mêmes décisions aux mêmes moments.

Pourquoi, me direz-vous, puisqu'il semble qu'au stade où j'en suis, je ne me sente pas dans les meilleures augures ?

Simplement, parce que, je ne me sens pas capable d'aller contre ma nature profonde et mes priorités, celles qui guident mes choix et définissent les critères qui générent mes conclusions et donc mes décisions.

Tout ça pour dire, qu'à part si l'on essaye de paraitre ce que l'on est pas, on est toujours là où on doit se trouver au moment où l'on s'y trouve.

Donc je suis là où je dois être !

Et par conséquent, je n'ai d'autre choix que d'accepter cet état de fait et de vivre avec.

Je ne vais pas jouer les Caliméro, il y a bien plus malheureux que moi, j'ai encore la chance d'avoir un toit sur la tête et je mange à ma faim tous les jours.

Certains diront même que j'ai tout pour être heureux.

Et pourtant ...

Il n'y a pas de règle prédéfinie au bonheur, chacun le trouve où bon lui semble.

Pour certains, c'est dans la position sociale, pour d'autre dans la possession de tel ou tel chose, ou de toute autre façon.

Cela fait maintenant pas mal d'années que je vis avec moi et je commence à bien me connaitre, et je crois sincèrement que mon bonheur, je ne le trouve que dans le bonheur de l'autre.

Sentir dans le regard de l'autre que je le rends heureux ...

Certains diront, ben tu vois tu peux encore trouver le bonheur !

Certes, je ne suis pas à l'abri que cette petite part de notre destin que nous ne maitrisons pas, fasse qu'un jour, ma route croise celle de celui que je pourrais rendre heureux, mais cette probabilité est si faible que franchement je pourrais perdre espoir.

Même si je garde au fond de moi, cette petite lueur d'espoir, je suis réaliste et chaque jour qui passe, je continue à monter cet escalier en m'éloignant de cette petite lueur.

J'en suis conscient et j'apprends chaque jour à me faire à cette idée, c'est surement cette phase d'acceptation qui pousse mes émotions à s'exprimer, comme si je cherchais à les faire sortir pour me sentir moins oppresser.

Ca doit être ça la maturité, continuer de rêver au bonheur, mais être assez lucide pour savoir que cela ne deviendra jamais réalité et puis commencer à se rendre compte qu'en fait, il y a de moins en de moins choses qui peuvent alimenter nos peurs.