• La tentation.

    La tentation.

     

     

    Il est des regards qui ne vous laissent pas indifférent.

    Et, le fait d'être en province et en vacances de surcroît, ne vous empêche nullement d'échapper à cette règle.

    J'étais donc dans un supermarché lorsqu'au détour d'une allée, mes yeux ont croisé un de ces regards.


    De ceux, qui vous hypnotisent.


    Un regard d'un bleu limpide, qui en entrant dans votre champs de vision s'immisce, par un chemin de connecteurs complexes, en vous et va jusqu'à vous étreindre le coeur.


    Un regard qui efface tout autour de vous et ne vous laisse d'autre choix que de fixer ces yeux qui en s'enfonçant dans les vôtres, vous disséminent dans le corps des sensations bizarres, étranges.


    Si étranges que l'on se sent étrangement bien.


    Une sorte de plénitude vous envahie et vous vous sentez transporté ailleurs.


    Un ailleurs que vous seul pouvez connaitre, un ailleurs qui vous empêche tout autre choix que de fixer ces deux iris qui vous irradient d'une onde de choc et font remonter l'espoir.


    J'étais donc totalement paralysé, mon regard plongé dans ces yeux envoutants.


    Si je m'étais retrouvé plongé dans le noir, à cet instant là, j'aurais été incapable de retrouver le visage duquel émanait ce regard vertigineux qui faisait de mon corps une montagne russe pour sensations déferlantes et frissons de bien être.


    Ce regard me tenait si fermement que je ne sais même pas si mes paupières, pendant tout ce temps, ont pu se rabattre une seule fois.


    Soudain, le regard à l'origine de mon immobilisme, se détourna une fraction de seconde et libéra mon corps et mon esprit instantanément.


    Lorsqu'il revint sur moi, j'avais repris possession de toutes mes capacités et j'ai pu tout à loisir, identifier le visage qui était détenteur de ces joyaux.


    Un visage angélique, fin, au sourire taillé dans la grâce et le naturel.


    Le visage d'un prince charmant auréolé d'une aura incroyable.


    Des cheveux mi-longs dont les reflets châtains jouaient au chat et à la souri avec les rayons du soleil qui perçaient au travers des baies vitrées du magasin et rebondissaient sur toutes les surfaces réfléchissantes qui se trouvaient sur leurs chemins.


    Un visage qui me souriait.


    Un visage qui par son expression, me rappela instantanément ces instants exceptionnels que j'avais pu vivre auparavant, ces instants où votre corps et votre esprit sont à l'unisson et s'entendent pour vous faire ressentir qu'un moment important de vie est peut être en train de se jouer dans l'instant.


    Un de ces instants où tout s'efface autour de vous et où les émotions prennent le pas sur la raison.


    Un de ces instants où plus rien ne comptent et où la seule chose importante au monde est cet espoir, cette sensation d'apercevoir enfin le bout du tunnel vous envahie.


    Un de ces instants où la perspective du bonheur possible refait surface et vous donne cette impression grisante que vous allez enfin arrêter d'être inutile, que vous allez enfin pouvoir donner.


    Après avoir détaillé ce merveilleux visage, je prenais du recul en élargissant mon champs de vision et découvrais un corps harmonieux tout en hauteur.


    Mince, mais pas maigre, à peine musclé, bien proportionné.


    Emporté par ces sensations qui tourbillonnaient en moi et autour de moi, je voyais en ce garçon l'idéal, mon idéal.


    Je luttais contre moi-même pour ne pas m'emporter trop vite.


    Je vérifiais derrière moi et comme il n'y avait personne, je n'avais pas de doute sur le fait que ces baisers qu'il envoyait dans les airs en soufflant sur ses mains après les y avoir déposé m'étaient bien destinés.


    Etais-je en train de rêver ?


    Je me rendis compte qu'il avançait, il avançait vers moi.


    J'étais toujours au même endroit et lui avançait vers moi.


    Nous étions les yeux dans les yeux.


    L'avant de son chariot croisait l'avant du mien, nous allions bientôt être l'un à côté de l'autre.


    Je me sentais bien, plein d'espoir, mais je n'étais pourtant pas à l'aise.


    Comme si quelque chose clochait.


    Son épaule arriva au niveau de la mienne.


    Mon coeur battait la chamade, mais je ne savais toujours pas ce qui clochait, ce qui me donnait cette impression que la réalité me jouait encore des tours.


    Pourtant, j'avais beau chercher, regarder, essayer d'analyser, rien ne paraissait aller à l'encontre de cet impossible qui devenait possible.


    Mes neurones fumaient à force de se renvoyer des questions, des informations, de chercher la petit bête là où il n'y en avait apparemment pas.


    Il tourna sa tête vers moi et je découvris sa voix.


    Douce et mélodieuse.


    "Fais-moi l'amour !"


    Seuls ces mots étaient sortis de sa bouche, alors même qu'elle se trouvait à la hauteur de mes oreilles et que sans s'arrêter son chariot poursuivait son imperturbable avancée dans l'allée à laquelle je tournais le dos.


    J'étais comme sonné.


    Je me retournais pour découvrir son dos et m'apercevoir que son visage restait fixé sur moi.


    "Ah ! Tu es là !"


    Une voix m'obligea à me retourner dans la direction où il se tenait un peu plus tôt, là même où il avait planté ses banderilles azures en plein dans mon regard.


    C'est une seconde plus tard que je compris ce qui me chagrinait et que je n'arrivais pas à percevoir.


    Il ne lui manquait probablement pas grand chose pour passer le cap, mais il était encore mineur.



     

    « IsabelleJane »

  • Commentaires

    2
    Dimanche 8 Juillet 2012 à 11:47

    @ Mon Poussin chéri d'amour

    Ne sois pas jaloux, j'aurais toujours une place pour toi dans mon coeur

    1
    Le Poussin Profil de Le Poussin
    Dimanche 8 Juillet 2012 à 10:46

    Tu recrutes maintenant dans les cours de lycée ? Jusqu'où ton charme va agir ?

    des bises

     



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