Certains prétendent pouvoir lire la vie dans les cartes, les boules de cristal ou encore les tasses à café ...

Moi, j'ai vu ma vie dans mon wok !

N'allez pas croire que je plane ! Enfin, si un peu quand même ...

Mais pas parce que j'ai pris des substances illicites !

Mon wok est actuellement sur le feu (il n'y sera plus quand vous lirez ce post, je vous rassure) et j'ai été pris d'une irrépressible envie de venir poser mes états d'âme ici (donc, je ne vais probablement pas rédiger ce post en une seule fois, sinon ça risque de bruler).

Oui, je n'ai pu résister aux couleurs ...

En voyant les poivrons coupés en dés, si verts et si rouges, j'y ai tout de suite reconnu ma vie.

Le vert, symbole de liberté, donnant le droit de passer ...

C'est ouvert (étonnant comme petit groupe de mot, car prononcé avec la liaison on pourrait croire entendre "c'est tout vert") : une invitation à pénétrer quelque part ...

Le rouge, couleur du sang une fois oxydé, couleur du danger ...

Les deux mélangées, un appel à foncer et une mise en garde en même temps ...

Un peu comme une bataille entre le cœur que l'on représente souvent en rouge et qui, là, prône le vert, et la raison qui lance des signaux d'alerte ...

C'est étonnant d'ailleurs à quel point une recette de cuisine est le reflet des émotions.

Le rouge est majoritaire, car le piment doux a pris le dessus sur le blanc de l'ail, des oignons et des aubergines ...

Pour l'instant, c'est aussi ma raison qui domine, mais je sens bien que mon cœur enlève une à une les briques du mur de protection qui l'empêche encore temporairement de prendre la gouvernance.

Le rouge qui domine pour le moment, mais pour combien de temps ?

Le vert qui résiste et qui voudrait prendre le contrôle.

J'ai beau savoir que laisser le vert gagner serait prendre des risques inconsidérés, mais j'ai tellement envie de le voir gagner ...

Chaque jour qui passe, les échanges font naitre de nouvelles affinités, de nouvelles sensations, comme le tableau d'un peintre qui peu à peu se macule pour laisser apparaitre la beauté, le merveilleux et finir en chef d’œuvre.

Certains pourraient dire qu'il ne s'agit là que d'attirance ...

Certes, elle est bien présente, mais elle n'est pas seule.

Il m'arrive bien sur de nous imaginer en pleine complicité corporelle, lui caressant le corps les mains savonneuses, puis admirant l'eau qui tel un artiste le détoure par les filets mousseux glissants et épousant parfaitement son corps ...

Mais le plus souvent, mon esprit m'emporte dans des moments de tendresse infinie, nous tenant l'un contre l'autre, les doigts entremêlés, regardant un feu dans une cheminée, en totale complicité ...

ou lui dormant et moi le regardant avec tendresse, devinant sa poitrine se soulever au rythme de sa respiration, l'admirant si paisible et serein ...

Il y a peu quelqu'un m'a demandé si sachant les conséquences que j'ai du affronter à cause de mes choix de cœur, si je pouvais revenir en arrière est-ce que je referais les même ...

une fois encore, j'ai répondu sans aucune hésitation que oui, car même si les conséquences ont été ravageuses, le bonheur même éphémère a été si puissant, si parfait, si intense, que je ne voudrais pas passer à côté.

Suis-je le plus grand des idiots en ce bas monde, au point d'être incapable de tirer les leçons du passé ?

Peut être !

Mais il y a des instants qui n'ont pas de prix et qu'il ne faut surtout pas rater, c'est ma conviction profonde.

... mais ma conviction n'est peut être pas raisonnable ...