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Et la fierté dans tout ça ?
Les candidats à la bouffe avant gaypride s'étant précipités, l'organisation en fut fort simple, puisque je n'avais que Comdhab à récupérer (il s'occupait avant de me rejoindre de récupérer sa sœur).
C'est donc sans difficulté que nous nous sommes retrouvés à Montparnasse.
Afin de profiter des trottoirs encore vierges, nous avons emprunté le parcours du cortège afin de prendre un peu d'avance et de trouver un endroit pour déjeuner.
Nous avons jeté notre dévolu sur une pizzeria alors que nous étions presque à Saint-Michel.
Le service a été exécrable, ma pizza, elle, était froide, mais fort heureusement, la fin du repas fut agrémentée d'une surprise plutôt hot.
J'ai pu assister au virage de cuti de Comdhab qui s'enfila une dame et je profitait d'un merveilleux Napolitain pour y tremper mon biscuit, une vraie orgie.
Mais je n'en dirais pas plus, Comdhab ayant promis d'en faire le récit détaillé, c'est chez lui qu'il vous faudra aller pour en savoir plus.
Il n'empêche que ce fut un très agréable moment de joie, de rires et de partage.
La perfidie du Comdhab étant absolue, il obtint que je reste avec eux pour profiter du cortège.
J'avais déjà donné l'année dernière et ne voulais pas cette année me plonger dans la foule, mais que ne ferais-je pour un beau mec qui me veut près de lui.
Après s'être posté à un endroit stratégique pour voir passer le cortège, nous avons remonté le courant pour trouver une terrasse d'où nous avons pu faire une étude assez fine de l'opération.
Pour être honnête, nous avons tous trois (et oui, il y avait toujours la sœurette, vous ne l'aviez pas oublié j'espère !) fait le même constat sur ce que nous avons pu voir.
Cela ne ressemblait ni à une fête, ni à un carnaval, mais avait plus l'allure d'un défilé politique et commercial.
Les gens avaient franchement l'air de s'y faire chier et d'être là, parce que ça fait bien.
Les chars (ou plutôt les camions publicitaires) qui avaient une sono percutante et un DJ au fait des derniers tubes charriaient quelques gamins (majoritairement mineurs) surexcités qui sautaient en rythme la tête enfoncée dans les épaules et la main levée, qui ressemblaient plus à des danseurs concentrés à compter leurs pas qu'à des jeunes gens s'amusant, mais après tout, le modernisme c'est peut être d'avoir l'air de se faire chier quand on est sensé s'amuser.
Quelques chars avaient opté pour des groupes musicaux plutôt que des appareils électroniques, mais je ne sais pas où ils ont été recruter leurs musiciens, car ils n'avaient pas l'air de s'éclater, mais plutôt de faire le boulot pour lequel ils étaient payés.
C'est bien la première fois que je vois des musiciens jouer de leurs instruments ne pas avoir l'air de le faire pour le plaisir.
Bref, les sourires étaient si peu présents que l'impression que dégageait cette marée humaine était de l'ordre de la tristesse plus que de la fête.
C'est d'ailleurs, grâce à ce constat que j'ai pu comprendre pourquoi l'on peut trouver ridicule la tenue de certains.
En effet, se distinguer par une tenue provocante, parait naturel lorsqu'elle est portée avec le sourire et que par conséquent elle est assumée, et en devient ridicule lorsque le sourire s'efface faisant passer le porteur pour un supplicié forcé par on ne sait qui à s'affubler de la sorte.
Seuls avaient l'air de s'amuser les quelques groupes d'amis venus ensemble pour passer un bon moment.
Fait assez surprenant, il y avait des chars représentant certaines "particularités", comme celui des "bears" où les quelques hommes torse nu montraient une pilosité proche du néant absolu, ou celui des "gays juifs" qui n'avait hormis les participants présents sur le char lui-même aucune trainée humaine le suivant.
En résumé, une bien piètre démonstration d'une fierté probablement mal placée, puisqu'elle ne transparaissait nul part.
Il est peut être temps de donner une nouvelle appellation à cette manifestation qui, à n'en point douté, a perdue son âme originelle et de l'appeller par exemple, la marche de la liberté et de l'égalité, puisque ce sont les mots phares qu'ont utilisé toutes les stars politiques présentes en tête de cortège (sans distinction de bord politique) dans les interviews auxquelles ils se sont prétés.
Mais je vous rassure, cela ne nous a pas empêché de passer une merveilleuse journée, que nous avons terminé en tête à queue tête Comdhab et moi, lorsque sa sœurette nous a quitté pour rejoindre la gare où elle devait prendre le train qui la ramènerait chez elle.
Mais ce qui s'est passé pendant ce moment privilégié restera de l'ordre privé et connu seulement de Comdhab et moi.
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Commentaires
1JMMercredi 29 Juin 2011 à 08:58
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Ca me rassure, je me sens moins seul.