• Journal - Avril 2007

     

    Mercredi 4 avril 2007.

     

    Tu vois j’avais vu juste.

    La crise à été sérieuse cette fois, les médecins ont cru que j’allais rendre l’âme.

    Bizarre cette expression, comme si on me l’avait prêté ou laissé en consigne le temps de mon passage ici bas.

    Mais je crois que c’est à toi que je dois d’être toujours là.

    Quand j’avais un moment de lucidité, je ne pensais qu’à me dépêcher de tout te raconter pour ne pas laisser ma vie inachevée.

     

    Jeudi 5 avril 2007.

     

    Je me souviens de la complicité que j’avais avec mes petits camarades de trottoir.

    Notamment de Marc, lui il avait un visage d’une grande beauté, son corps n’était pas parfait, mais il avait un magnifique sexe.

    Je le sais, parce qu’il est arrivé plusieurs fois qu’il dorme avec moi dans mon cabinet.

    Nous avons été amant ou plutôt « pote de sexe » comme l’on dit aujourd’hui.

    J’aimais quand il dormait avec moi, il faisait divinement l’amour, il comblait mes désirs, me donnait un plaisir fou.

    Lorsque je le sentais en moi, j’étais parcouru de sensations merveilleuses et fortes, son sexe extraordinairement long entrait en intégralité en moi et j’aimais ça.

    Il me couvrait de caresses, de douceur.

    Chaque fois, il arrivait à me faire jouir et à me donner du plaisir.

    Rien que les va et vient qu’il faisait en moi, faisaient monter le désir, le plaisir et transformaient ma verge en un geyser de sperme.

    Lorsque c’était mon tour de le pénétrer, je ressentais le plaisir qui parcourait son corps.

    J’aimais faire l’amour avec Marc.

    Je ne sais pas ce qu’il est devenu, il a un jour disparu et je ne l’ai plus jamais revu.

     

    Vendredi 6 avril 2007.

     

    Vraiment, ma tête n’est plus ce qu’elle a été, je m’aperçois que je ne t’ai toujours pas raconté ce qui est arrivé chez le Master.

    Pourtant cela valait le détour.

    J’ai donc en renégociant le tarif avec lui, fais nettement comprendre que je n’entendais pas me soumettre aussi facilement et pour un prix normal.

    Mais il avait tellement envie de moi, qu’il s’est surpris lui-même à accepter pour la première fois d’être le soumis et de se retrouver piégé dans les appareils qu’habituellement il utilisait pour « torturer » ceux qu’il appelait ses esclaves.

    J’ai pris un malin plaisir à le soumettre, c’est peut être la seule fois où j’ai senti en moi ce sentiment de supériorité, cette puissance devant son impossibilité de répondre ou de se défendre.

    Il y prenait du plaisir, beaucoup de plaisir, il découvrait l’autre côté de son jeu.

    J’ai très vite compris le danger que représentait pour moi cette forme de jeu, car je sentais que je pouvais tomber dans un sadisme profond et je fus terrorisé à l’idée d’un jour en arriver à faire du mal.

    Comme je savais que c’était la première et la dernière fois que je jouerais à ce jeu, j’en ai profité et je crois sincèrement, qu’il n’a jamais du prendre autant de plaisir que ce jour là.

    Je l’ai fait jouir quatre fois, il me semble, sans que jamais il ne me touche, ni même que je le touche car je n’osais pas de peur de lui faire mal, alors j’ai pris le parti de jouer sur sa peur psychologiquement et chaque fois qu’il a cru que j’allais enfin lui prodiguer quelques mouvements bien placés, son sexe, que je qualifierai de petit vu la panoplie assez large que j’ai pu avoir sous les yeux ou ailleurs, se mit à évacuer sa semence.

     

    Samedi 7 avril 2007.

     

    J’ai aimé ce pouvoir que j’avais sur les hommes.

    Mon physique était une arme absolue et me permettais de leur faire faire mon bon vouloir, rien que par l’envie qu’ils en avaient.

    C’est incroyable tout de même à quel point le paraître peut fasciner l’homme au point qu’il soit capable d’y perdre son âme.

     

    Dimanche 8 avril 2007.

     

    J’ai bien réfléchis et je crois que j’ai une idée pour mon héritage, vu que je n’ai pas d’héritier légitime.

    J’ai engagé un détective privé et je te tiendrai au courant.

     

    Lundi 9 avril 2007.

     

    Les souvenirs vont et viennent, par bribes, coupés, découpés.

    La maladie sans doute.

    Je pense à quelque chose et puis lorsque je vais pour te le raconter, l’idée s’envole et les souvenirs avec.

    Non, pas que je perde la boule, mais il y a du laisser aller dans ma mémoire qui doit se flétrir tout comme mon corps.

    Aujourd’hui, je n’ai plus ce corps aux courbes parfaites, en fonction des zones soit l’on voit mes os, soit c’est une poche de graisse qui s’est installée.

    D’ailleurs, en parlant de mon corps, si j’ai pu faire ce métier si longtemps, c’est aussi parce que quitte à être un veinard autant l’être jusqu’au bout, j’avais un métabolisme qui me permettait d’avaler tout ce que je voulais sans jamais prendre un gramme.

     

    Mardi 10 avril 2007.

     

    Ce que je t’ai raconté hier, me rappelle cette soirée extraordinaire que Java a vécue.

    C’était avant que je m’installe dans mon cabinet.

    Un jour en fin de matinée, alors que je déambulais dans le bois à la recherche d’un jouisseur, car l’on m’avait dit que c’était un lieu très fréquenté par les homosexuels, je croisais un homme en pleine fleur de l’âge.

    Une quarantaine d’année, légèrement bedonnant, la toison grisonnante, portant un costume sur mesure et non de prêt-à-porter.

    Une cravate aux teintes discrètes avec un nœud complexe parfaitement exécuté.

    Marchant avec élégance sa canne à la main.

    Ce qui m’a attiré l’œil, c’était la fleur qu’il portait à la boutonnière.

    Une magnifique rose blanche.

    J’ai certainement modifié ma démarche et regardé avec plaisir cette étincelante lumière qui luisait en plein sur sa poitrine.

    Il du le remarquer puisque c’est lui qui m’aborda.

    Nous marchâmes quelque peu sous l’ombrage des arbres, et avons fini notre ballade en nous asseyant sur un tronc d’arbre qui avait subi les foudres des haches et qui n’avait pas encore été envoyé à la scierie.

    Il avait une voix douce et mélodieuse, rassurante.

    Il me fît une proposition que je ne pouvais refuser alors après avoir passé un moment sur notre banc improvisé et quelques échanges de baisers, qui je dois bien l’avouer étaient très agréables, je le suivais jusqu’à sa voiture.

     

    Mercredi 11 avril 2007.

     

    Aujourd’hui, il fait froid dans le manoir, la chaudière est tombée en panne et j’ai du faire allumer les cheminées.

    Mais malgré cela, il fait toujours un peu froid.

    Je ne t’avais pas dit que j’habitais désormais le manoir et que j’avais toujours à mon service une horde de domestiques qui lui conservait son faste et son standing et s’occupaient de moi par la même occasion.

     

    Jeudi 12 avril 2007.

     

    J’ai appelé le détective privé, il n’a pas encore fini ses recherches pour moi.

    J’espère que je pourrais le voir la semaine prochaine, il me hâte de voir ce qu’il a pu trouver.

     

    Vendredi 13 avril 2007.

     

    Que cette maladie est terrifiante, deux jours que je te parle de choses et d’autres alors que je n’ai pas fini de te raconter ce qui c’est passé avec le monsieur du bois.

    D’ailleurs, il faudrait peut être que je lui trouve un sobriquet, car je ne crois pas qu’il m’ait jamais fait part de son prénom.

    Enfin, je te parle, peu en faite, car je me sens fatigué.

     

    Samedi 14 avril 2007.

     

    J’ai eu de la visite aujourd’hui.

    Cela m’a beaucoup amusé.

    Ces vautours qui planent au-dessus du manoir en attendant que je passe l’arme à gauche en espérant récupérer ma fortune.

    S’ils savaient ce que je prépare, ils en feraient une tête.

    En plus d’avoir un comportement de vautour, ils en ont même l’aspect.

    J’avais l’impression qu’ils avaient des serres au bout de leurs bras, tellement leurs mains étaient crochues, certainement à force de jouer à amasser leurs pièces d’or.

     

    Dimanche 15 avril 2007.

     

    Je me suis dit que le monsieur du bois, dont je n’ai pas fini de te raconter l’évènement, j’allais l’appeler Pétale.

    Je sais bien que ça ne ressemble à rien comme surnom, mais je garde un tel souvenir de cette rose blanche merveilleuse que cela lui ira bien.

    Donc Pétale, me fît monter dans sa voiture.

    Il devait penser que je n’avais pas un sou et que ma garde-robe devait être un désert, puisqu’il m’emmena chez un tailleur qui me confectionna un smoking en toute hâte.

    Il devait être midi passé lorsque nous sommes entré chez le tailleur et le soir même à dix-huit heures, nous devions repasser pour en prendre livraison.

    Une fois les mesures prises et la commande passée et payée, Pétale m’emmena dans un charmant restaurant disposant d’une terrasse mi-ombragée en bordure du fleuve.

    Je laissais Pétale choisir pour moi et je ne regrettai pas une seconde, car il me fît servir des mets divins.

    Après ce succulent repas, nous reprenions sa voiture pour nous diriger vers un embarcadère, d’où il me fît monter dans une barque.

    Il se mit à ramer tout en me courtisan.

    Il m’avait grassement payé pour pouvoir me courtiser pendant trois jours durant.

    Alors, je le laissais faire et profitais de ses compliments, qui pour être véritablement honnête auraient pu me faire succomber à son charme gratuitement.

    Nous accostâmes sur un ilet désert.

    Il sortit de je ne sais où un grand drap moelleux, qu’il posa sous un arbre et sur lequel nous nous allongeâmes.

    Il continuait son grand numéro de charme, tout en m’embrassant par moment, me caressant.

    Ce qui devait arriver, arriva, nous avons fini nu dans les bras l’un de l’autre.

    Il me fît l’amour.

    C’est un des rares jouisseurs qui ne voulait pas juste me baiser ou que je le baise.

    Nous avons fait l’amour, tendrement, doucement, en prenant le temps de profiter de tous les plaisirs que nos corps nous donnaient jusqu’à satiété totale.

    Cet après-midi floral est un merveilleux souvenir, qui s’il s’était déroulé dans d’autres conditions, eut pu finir par me faire tomber amoureux.

    Ensuite, il nous fallut rejoindre la barque pour revenir à l’embarcadère, car nous devions récupérer le smoking.

    Lorsque je sortais de la cabine vêtu du smoking qui m’allait comme un gant, j’aperçu un gonflement se former au niveau de l’entrejambe de Pétale.

    Je ne savais pas quelle surprise il me réservait pour la soirée, ni pour les deux jours qui suivraient, mais je m’attendais à ce qu’il me procure encore du plaisir, vu l’enthousiasme de son appendice qu’il essayait de dissimuler.

     

    Lundi 16 avril 2007.

     

    La journée a été difficile, je ne resterai que peu de temps ce soir, je suis fatigué.

    Je n’ai pas pu faire ma sieste cet après-midi, car les ouvriers sont venus réparer la chaudière et ont fait un vacarme tel que je n’ai pas réussi à m’assoupir.

    Le détective m’a appelé et il commence à avoir pas mal de matière, nous avons pris rendez-vous pour fin de semaine.

    Quand je repense à ces trois jours passés avec Pétale, je me sens bien.

    J’en regrette presque de ne pas avoir pu le revoir.

     

    Mardi 17 avril 2007.

     

    Le tailleur enveloppa le smoking dans un étui de maintien et nous sortions de son échoppe en l’emportant.

    Pétale arrêta sa voiture devant l’un des plus luxueux hôtels de la ville et un voiturier se chargea d’aller la garer. Puis nous montâmes dans sa chambre.

    A peine quelques secondes après que nous eussions refermé la porte derrière nous, un bagagiste y frappait pour nous remettre le smoking et son étui étincelant.

    Lorsque nous nous sommes retrouvé seuls, Pétale recommença à me couvrir de compliments.

    Je n’avais jamais été courtisé de la sorte et c’est surement un des plus beaux moments de ma vie.

    Il me déshabilla, tout en sensualité, et j’en fis autant.

    Puis nous avons pris un bain, pendant lequel, il m’a à nouveau fait l’amour.

    Avec Pétale, je ne prenais que peu de plaisir lorsqu’il me pénétrait, mais ses caresses, sa douceur, sa tendresse me procurait un plaisir majestueux et mon corps suintait de bonheur par tous les pores.

    Alors que nous avions revêtu chacun notre smoking, il appela la réception pour qu’on lui sorte sa voiture afin que nous nous rendions là où nous devions passer la soirée.

    A peine le porche de l’hôtel franchit, un voiturier lui tendit les clefs et il démarra le moteur pour m’emmener vers notre destination.

     

    Mercredi 18 avril 2007.

     

    Il a fait incroyablement beau et chaud aujourd’hui.

    J’ai passé une bonne partie de la journée dans le jardin, cela m’a fait beaucoup bien.

    Je me sens revigoré, même si je n’ai pas pour autant retrouvé ma jeunesse.

    Le domaine est magnifique, la pelouse reverdit, les arbres et bosquets sont pleins de bourgeons.

    J’ai énormément apprécié cet après-midi à l’ombre du parasol.

    Je suis retombé en enfance grâce à la limonade que l’on m’a servie.

    J’ai repensé à ces moments heureux où je jouais dans le parc sous les yeux attendris de mon père et ceux attentifs de ma nurse.

    J’aimais quand mon père était au domaine, car la nurse était beaucoup moins stricte ces jours là.

    Je ne l’ai jamais vraiment aimé celle-là, même si elle a été une mère de substitution.

    Il est vrai qu’hormis sa discipline un peu trop stricte, son sourire invisible que je n’ai jamais eu la joie de contempler et son air pincé, elle a rempli ses fonctions et obligations.

    J’ai répondu à toutes exigences dues à mon rang, même si en secret Java avait une vie bien plus palpitante.

    Maintenant que j’y pense, je me demande si elle a put se douter de quelque chose.

    Je me demande même si aucun de mes domestiques ne s’est douté de cette double vie.

    Ils sont suffisamment payés pour se sentir tenus au silence, mais ont-ils jamais eu des soupçons sur ma double vie ?

    Mais pourquoi donc cette idée m’est-elle venue en tête ?

    Je sens que cela va me turlupiner pendant un moment.

    Peut être devrais-je essayer de savoir ?

      

    Samedi 21 avril 2007.

     

    Tu me vois désolé de cette absence durant deux journées, mais l’agenda dont je me sers pour te donner vie en tant que journal intime, présente un défaut de fabrication car il manque un feuillet.

    Cela fait donc deux jours que je trépigne d’impatience que le temps avance afin de pouvoir me raconter encore un peu.

    Je sais bien que j’aurais pu utiliser les autres pages, mais que veux-tu, je suis comme cela, mon éducation sans doute, à chaque jour son début et sa fin.

    J’ai rencontré le détective hier et je dois avouer qu’il a bien travaillé.

    Il m’a présenté un très beau choix de possibilités.

    Ce qui m’a permis de faire une sélection, lui limitant les pistes à suivre.

    Il doit maintenant travailler plus en profondeur sur les cinq choix que j’ai retenus.

    Mais oublions le détective pour le moment, il me faut te raconter la suite de mes aventures avec Pétale.

    Donc nous sommes partis de l’hôtel et il m’a emmené dans un somptueux restaurant, qu’il avait privatisé pour nous seuls.

    Il y avait un orchestre qui ne jouait que pour nous, le personnel de service était de premier ordre, les tenues impeccables et immaculées.

    Lorsque l’on a la fortune, tout se monnaye y compris le silence.

    Il avait fait préparer un menu spécial digne d’un banquet royal.

    Je crois bien que ce soir là, je me suis empiffré plus que de raison.

    Mais s’était tellement beau et bon.

    Une cohorte de langouste et crevettes géantes, avec une foule de soucoupes regorgeant de sauces diverses et variées, le tout savamment positionné sur une cascade de crudités fraiches et croquantes, une véritable féerie pour les yeux, et une explosion de bonheur pour les papilles.

    Vinrent ensuite les volailles et les viandes et tellement d’autres mets succulents.

    Pétale m’avait gâté.

    Les trois jours que nous avons passés ensemble ont été merveilleux, je crois bien que s’il m’avait demandé en mariage, j’aurais pu accepter.

    Je me demande ce qu’aurait été ma vie s’il m’avait empêché de vivre la vie de Java.

    Mais il n’en a pas été ainsi et Java a vécu sa vie.

    L’orchestre a joué pour nous et Pétale m’a même fait danser.

    Il en a profité pour m’embrasser.

    Il continuait de me courtiser et l’embrasser me faisait toucher du doigt un bonheur auquel je n’ai jamais eu droit.

    Après le diner, Pétale m’a emmené faire une promenade dans un parc illuminé de torches flamboyantes, un lieu romantique à souhait, en parfaite cohérence avec ses tirades pleines de charme, de douceur et de tendresse.

    Puis nous sommes rentrés à l’hôtel, où il m’a une fois de plus honoré et vénéré tel un dieu sur un autel charnel et cela durant les deux jours restant.

    Ses assauts chevaleresques étaient entrecoupés de quelques heures de sommeil et de fastueux encas qui nous étaient livrés directement dans la chambre.

    Puis au matin du quatrième jour lorsque je me suis réveillé, j’étais seul dans la chambre.

    Ses affaires avaient disparues, la note de l’hôtel avait été réglée.

    Il disparu ainsi de ma vie comme il y était apparu.

    Un peu comme un rêve de prince ou de princesse qui s’évapore au réveil.

     

    Dimanche 22 avril 2007.

     

    Tous mes jouisseurs ne furent pas comme Pétale, je me souviens de Gourdin, ce surnom lui avait été attribué par un de mes « collègues » et lui allait comme un gant vu la taille de son appendice.

    Son sexe était d’une taille tout à fait normale et raisonnable, mais son diamètre était plus qu’impressionnant.

    Je crois bien qu’aucun des prostitués qu’il fréquentait assidument, n’a jamais réussi à engloutir ne serait-ce que son gland à plus de la moitié.

    Il dilapidait son argent pour obtenir nos services, probablement car nous étions les seuls à accepter de se faire dilater suffisamment pour qu’il arrive à introduire son membre.

    Gourdin avait des envies subites et quand il rappliquait dans le quartier, il prenait le premier parmi nous qui acceptait.

    Cela dépendait en fait de qui il croisait en premier, et de la capacité de chacun de nous à pouvoir accepter d’être embrocher par son large pieu au moment où il avait besoin de se vider.

    Il me faut te préciser qu’en plus de la large dilatation nécessaire à son intrusion, il avait des manières plutôt brutales et aucune finesse.

    Comme disait mes petits camarades, « Celui-là, il vient pour te baiser, et il te défonce le cul ! Alors, quitte à ce que mon cul prenne cher, lui il paye cher ! ».

    C’est souvent comme ça qu’était accueillie son arrivée dans les parages et cela nous valait une série d’éclats de rire.

     

    Lundi 23 avril 2007.

     

    Ce soir, j’ai plein de bribes de souvenirs qui me reviennent, mais je n’arrive pas à les mettre en ordre.

    J’ai les surnoms de Badine et Sextoys qui me titillent, mais je n’arrive pas pour le moment à remettre les souvenirs qui vont avec.

     

    Mardi 24 avril 2007.

     

    Je ne sais pas pourquoi, mais les souvenirs qui me reviennent concerne plus ma période avant que je n’ouvre le cabinet.

    Celle où je n’avais pas encore de régulier, où je commençais ce métier.

    C’est à cette période que j’ai beaucoup pratiqué dans les bois.

    Une fois alors que la lune commençait à monter dans le ciel, je fus interpelé par un jeune homme quelque peu replet.

    Pas du tout mon genre, mais souriant au premier abord.

    Il me demanda si j’acceptais deux jouisseurs en même temps.

    Comme je n’avais jamais essayé, j’ai accepté après une révision de tarif que j’ai tout de même un peu gonflé, vu qu’il ne me plaisait pas.

    J’ai vu alors arrivé son clone.

    Ils étaient jumeaux.

    Je me suis toujours demandé si ils se limitaient à se payer le même prostitué en même temps où s’il leur arrivait d’avoir des rapports incestueux.

    Ils voulaient me faire une double pénétration.

    Vu ce que j’avais enduré avec Gourdin, cela ne m’a pas fait peur, et encore moins lorsque j’ai pu constater que la nature leur avaient fourni plus de ventre que de sexe.

    Ils ont essayé par tous les moyens, mais n’ont jamais réussi.

    A cause de leurs ventres qui prenaient de la place et leur sexe qui n’arrivaient pas à se faire une place pour atteindre mon anus, ils durent renoncer à assouvir cette envie.

    Ils durent se contenter en alternance de pénétrer l’un ma bouche et l’autre mon postérieur.

    Le seul moyen que j’avais pour les différencier, c’est que l’un était plus performant sur mon orifice buccal et l’autre sur l’anal.

    Quand ils inversaient j’avais l’impression qu’il ne se passait rien et j’étais à la limite de l’ennui.

     

    Mercredi 25 avril 2007.

     

    Il m’est revenu souvenir de Molasse.

    Aujourd’hui, je me rends compte que c’était un bon bougre en fait.

    Pas sûr de lui, en recherche de lui-même surement.

    Il a été mon régulier pendant longtemps.

    Je dois t’avouer qu’avec lui, c’était de l’argent facilement gagné.

    Il me téléphonait quand il avait envie, on fixait un rendez-vous pour le jour même ou le lendemain.

    Il venait au cabinet et après m’avoir payé, il se déshabillait complètement, puis je devais lui faire mon effeuillage.

    Je n’ai jamais réussi à le faire bander pendant que je me dévêtais.

    Puis, je m’allongeais sur le lit, sur le dos, les jambes en l’air.

    Il empoignait mes mollets, repoussait mes jambes pour dégager mon anus et il appliquait sa langue humides sur mon orifice.

    J’aimais ce moment, il me donnait du plaisir.

    Ensuite, il essayait désespérément de me pénétrer, mais jamais il ne réussi à bander suffisamment pour que ne serait-ce que son gland n’arrive à entrer.

    La seule fois où je l’ai vu bander, il a même éjaculé, et ce fut la dernière fois qu’il vint me voir.

    Cela faisait déjà plusieurs années que je l’avais comme régulier.

    Ce jour là, sans m’en rendre compte, j’ai moi-même signé la fin de notre contrat.

    Tout se passait comme d’habitude, sauf que pendant qu’il essayait de me prendre, il poussa un soupir qui me semblait être un appel au secours.

    Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais je lui ai alors proposé d’inverser les rôles.

    Il accepta et son visage s’illumina, j’ai alors pensé qu’il attendait que je lui fasse cette proposition depuis des années, parce qu’il n’osait pas me le demander.

    Il s’est donc mis en position et lorsque j’ai empoigné ses mollets, l’érection a été immédiate.

    Molasse se réveillait pour la première fois.

    Le terrain étant bardé de poils, je n’ai pas eu envie de le lubrifier à la langue, j’ai donc opté pour du gel dont j’ai largement couvert le préservatif que j’avais enfilé.

    Je suis entré comme dans du beurre.

    Il gémissait de bonheur.

    Quelques coups de rein sensuel et il attint la petite mort.

    Son sexe déversa des litres de sperme.

    Il ne s’était probablement pas vider seul et le réservoir devait être rempli à ras bords.

    Il lui fallut quelques minutes pour se ressaisir, puis il se rhabilla et partit.

    Je ne l’ai plus jamais revu après cela.

     

    Jeudi 26 avril 2007.

     

    Chaussette.

    Lui c’était un rigolo.

    Un petit bonhomme aussi haut que large, mais que la nature avait bien pourvu au niveau du complet trois pièces.

    Je n’ai jamais fait de comparatif à la manière d’un scientifique, mais je pense que c’est lui qui avait les plus grosses testicules qu’il m’ait été donné de voir.

    Lui, il ne venait pas pour me baiser, mais pour l’inverse.

    Il se mettait sur le dos, et je devais faire des va et vient mon sexe planté dans son anus.

    Il définissait le tempo avec ses mains comme un chef d’orchestre.

    J’aurais pu le surnommer le Virtuose ou le Chef d’Orchestre, mais j’ai choisi Chaussette, car lorsqu’il se déshabillait, il gardait toujours sa chaussette gauche.

    Pourquoi, celle-là, je ne l’ai jamais su.

    Il devait probablement cacher un secret dessous.

    Avec lui, j’ai bien souvent faillit piquer un fou rire.

    Faut dire que baiser une boule, dont les boules énormes se balancent à chaque mouvement, dressant une chaussette comme un étendard, y’a de quoi rire.

      

    Vendredi 27 avril 2007.

     

    Ma mémoire n’en fait qu’à sa tête.

    Etrange comme expression aussi.

    Comme si ma mémoire avait sa propre tête et se baladait en dehors de la mienne.

    Toujours est-il que Badine a refait surface.

    Badine s’était une espèce de grand échalas, il devait fleurer les deux mètres de haut.

    Il n’était pas mince, mais carrément maigre.

    Une très belle verge, bien droite.

    Lui aussi, n’était pas un baiseur.

    Quand il venait, il me réservait pour la nuit.

    Il venait environ une fois par mois.

    Il fait partie de ceux qui m’ont donné du plaisir.

    Du plaisir physique.

    Parce que je crois que tous, mon donné du plaisir en me permettant de jouir de ce pouvoir que j’avais sur eux.

    De cette emprise que leur fascination pour mon physique me donnait sur eux.

    Les nuits avec Badine était tout ce qu’il y a de plus normal.

    Nous faisions simplement l’amour, puis nous nous endormions dans les bras l’un de l’autre, comme deux amants épuisés de s’être donné l’un à l’autre.

    Son surnom, je le lui ai donné, simplement parce que chaque fois qu’il sonnait à ma porte, il se tenait l’épaule posée sur le mur, un grand sourire aux lèvres, et sa cravache maintenue entre ses dents, comme certains auraient pu le faire avec une rose.

     

    Samedi 28 avril 2007.

     

     J’ai eu de la chance dans le choix des jouisseurs que j’ai acceptés, mais il m’est aussi arrivé de me tromper.

    J’ai un très mauvais souvenir.

    Je n’avais pas encore beaucoup d’expérience.

    Après Adam, je cherchais des jouisseurs certains jours et pas d’autres.

    Je n’ai vraiment travaillé tous les jours et même plusieurs fois par jour, qu’après que je me sois installé dans mon cabinet.

    Un soir, alors que je n’avais à mon actif qu’à peine une vingtaine de passes, je traquais le jouisseur dans le bois.

    La lune était haute et éclairait suffisamment pour que l’on puisse se repérer.

    Je croisais un jeune gars, d’à peu près mon âge.

    Il s’arrêta net lorsqu’il me vit, alors que sa démarche avait été rapide jusque là.

    Le pouvoir de ma beauté certainement.

    Il me regarda, me toisa plutôt.

    Il se dressa devant moi et me demanda directement « c’est combien ? ».

    En même temps, qu’il me posait la question, il baissait sa braguette et en sortait son sexe pendouillant.

    Une bien belle chose que ce sexe, j’avais presque envie de lui répondre « gratuit » tellement elle me faisait envie.

    Je ne sais pas pourquoi, alors que je réfléchissais au tarif que j’allais lui proposer, j’ai été tellement tenté que j’ai pris son sexe dans ma main.

    Sa réaction fut immédiate.

    Il se jeta sur moi et me poussa à terre violemment.

    Il me rua de coups en m’aspergeant d’insultes homophobes.

    J’ai eu très peur ce jour là.

    Mais maintenant que j’y pense, cela ne m’a même pas fait remettre en cause la voie vers laquelle j’avais envie de me diriger.

    Je voulais devenir prostitué et cet évènement ne m’a même pas donné l’idée de revenir sur ce choix.

    Cette question je me la pose aujourd’hui, comme quoi, on change avec l’âge.

     

    Dimanche 29 avril 2007.

     

    Deux mois et demi que tu m’accompagne dans ma folie quotidienne ou presque.

    Cette folie probablement dictée par mon orgueil et qui veut laisser une trace avant mon grand départ.

    Plus j’avance dans ce projet, plus je suis heureux de voir ressurgir mes souvenirs que je croyais perdus, mais plus je me pose des questions sur moi.

    J’ai relu ce que je t’avais déjà confié et franchement, il y a des fois, je ne suis pas tendre avec mes jouisseurs.

    Je me demande si tout de même je ne suis pas un peu élitiste.

    Parce qu’après tout, pendant de nombreuses années, je n’ai été qu’« une pute » comme on disait des les faubourgs.

    Ces questions ne m’étaient jamais venues à l’idée, serait-ce la sagesse de l’âge qui s’implante en moi ?

    Si c’est le cas, ce n’est pas trop tôt !

    A l’aube d’une fin annoncée, je commence à me poser des questions existentielles, cela veut-il dire que j’ai eu une vie superficielle ?

     

    Lundi 30 avril 2007.

     

    C’est assez bizarre ce que je ressens.

    Peut être est-ce de la honte, je ne sais pas.

    Non pas que je sois honteux de la vie que j’ai menée, je l’assume et je vais être franc j’ai aimé cette vie, j’ai aimé le pouvoir que j’avais sur les hommes, j’ai aimé leur procurer du plaisir et en avoir parfois.

    Ce qui me chagrine, ce sont plus les mots que j’utilise pour te raconter ma vie.

    J’ai presque l’impression d’être dédaigneux, notamment lorsque je parle de leurs sexes.

    Je sais bien que j’étais ce que l’on appelle un bogosse bien foutu et que parmi mes jouisseurs j’ai eu des bogosses et des hommes bien foutus, mais je ne sais pas comment t’avouer cela, et c’est peut être là que se situe ma honte.

    En faite, peut être que j’ai choisi cette vie parce que j’avais un complexe.

    Tu m’oblige à me poser de sacrées questions.

    Qui elles mêmes m’obligent à devoir regarder les choses en face et à accepter des choses que j’occultais probablement.

    Si cela continue, je vais finir par croire que tu te retrouve à être un psychiatre, bien involontairement je te l’accorde.

     

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