• Journal - Juin 2007

     

    Vendredi 1er juin 2007.

     

    Chaque matin, j’ose un peu plus avec Hector.

    Sous prétextes de mauvaise dextérité de mes mains et bras, je le tripote, je le tâte.

    Maintenant qu’il ôte sa chemise chaque matin pour me soulever et me déposer délicatement dans la baignoire, j’en profite, je découvre de nouvelles zones.

    Cela ne semble pas le gêner.

    Il sourit.

    Se pourrait-il qu’il n’attende qu’une parole de ma part pour m’embrasser ?

     

    Samedi 2 juin 2007.

     

    Il faut que je continue à te raconter ma vie, cela m’empêchera de trop penser à Hector.

    Il est encore trop tôt pour lui dire que je l’aime.

    D’autant que cela fait bien longtemps que je ne t’ai pas abreuvé de mon lubrique passé.

    Mais je dois bien t’avoué que les souvenirs se font rares, car mon cerveau est surtout monopolisé par Hector.

    Comment puis-je arriver à le mettre suffisamment à l’écart pour que mes souvenirs aient la place de remonter ?

     

    Dimanche 3 juin 2007.

     

    Je ne sais pas si j’ai réussi à écarter Hector, mais un souvenir a trouvé la place de resurgir.

    Ce jouisseur, lorsque j’en parlais à mes camarades, oui, nous parlions souvent de nos réguliers et de leurs petites manies, probablement parce que nous n’avions pas d’autres sujets de conversation puisque nous passions nos journées à nous tortiller et à jouer avec des sexes de toutes tailles, je le surnommais « OuiNon Premier ».

    Un sobriquet que j’accompagnais en général de mimiques et d’intonations diverses pour obtenir un effet drôle qui ravissait mes collègues.

    C’est comme ça d’ailleurs que je découvris le fabuleux sourire d’Axel.

    Il passait plutôt inaperçu car il était plutôt banal comme garçon, mais quand il souriait, une beauté extraordinaire s’emparait de lui, un peu comme une aura lumineuse.

    La première fois où je l’ai vu sourire, j’ai eu envie de faire l’amour avec lui.

    Dès que j’en ai eu l’occasion, je lui ai donc proposé de venir passer une nuit au cabinet.

    Comme il vivait dans un hôtel miteux, il a de suite accepté.

    Java n’avait pas froid aux yeux et lui a carrément proposé de faire des galipettes et il a accepté.

    J’avais pensé alors qu’il avait envie de moi comme beaucoup, mais maintenant, je me dis qu’il a surement accepté pour payer la nuitée dans un lieu plus confortable que sa chambre sordide.

    En fait, toute la magie que j’avais imaginée sur ce garçon s’est envolée pendant cette nuit, qui fût la seule que nous passâmes ensemble.

    Lorsqu’il se retrouva nu, je pu constater que comme je me l’étais imaginé, il avait un corps athlétique, aux lignes parfaitement dessinées, savamment soulignées par ses tablettes de chocolat qui n’appelaient qu’à l’envie de les lécher.

    Son sexe devait être apprécié par ces clients amateurs de dilation large et de pénétration profonde.

    Nous avons commencé par quelques jeux sensuels sous la douche, mais Axel ne semblait ni enthousiaste, ni amateur de ce genre de préliminaires.

    Puis nous en arrivâmes aux ébats purs exécutés sur la literie de qualité dont j’avais pris le soin d’équiper mon cabinet.

    Il me donna du plaisir mais moi qui avais eu envie de faire l’amour avec lui, j’eus l’impression de tenir dans mes bras et contre mon corps, un mannequin sans vie, un simple corps, magnifique certes, mais sans vitalité, juste là pour me fournir un jouet pour me pénétrer et des orifices à combler avec ma verge.

    J’en fus véritablement déçu.

    Me voilà parti sur Axel alors que j’allais te parler de OuiNon Premier.

    Il faut vraiment que j’arrive à mieux me concentrer.

    Promis, demain je te parlerai de OuiNon Premier, mais là, je sens le sommeil arriver donc je te laisse.

     

    Lundi 4 juin 2007.

     

    J’ai très envie de te parler de plein de choses, mais je vais tenir ma promesse et te parler de OuiNon Premier.

    Un sacré numéro celui-là !

    Son surnom est une combinaison de plusieurs choses.

    Il me contactait tous les premiers de chaque mois, d’où la deuxième partie de son surnom.

    Pour la première, c’est simplement parce qu’un mois sur deux, il annulait le rendez-vous.

    En plus, lorsque OuiNon Premier était placé derrière moi alors que j’étais à quatre pattes sur le lit, il passait bien dix minutes à poser et enlever son gland du bord de mon anus, un peu comme s’il se disait, oui je rentre et puis non, et puis oui, et puis non.

    La première fois j’ai pensé qu’il avait du mal à bander.

    La deuxième j’ai jeté un coup d’œil et j’ai pu constater que pas du tout, et j’ai même du étouffer un fou rire.

     

    Mardi 5 juin 2007.

     

    Je m’aperçois que tu me fais de l’effet.

    J’ai relus ce que je t’ai raconté et j’ai l’impression qu’en plus de l’énergie qui semble me revenir depuis que je m’épanche sur toi, Java reprend quelque peu ses droits sur Monsieur le Comte.

    En tout cas, c’est la sensation que j’ai.

    Pourquoi ?

    Parce que je sens dans les mots que j’utilise pour te narrer mon passé et aussi mon présent ceux de Java plus présent et le langage moins cru de Monsieur le Comte par moment s’effacer.

    Je n’ai jamais cru aux miracles et je ne vais probablement pas changer d’avis, mais si tu pouvais être le médicament qui me permettait de gagner quelques années supplémentaires, je t’élèverai au rang de dieu vivant.

     

    Mercredi 6 juin 2007.

     

    Avec toutes ces réflexions qui me préoccupent, je traine et ne te raconte pas tout mon quotidien.

    Le présent devient vite passé avec tout ça.

    Mais là, je ne peux plus garder cela pour moi, car je sens que je redeviens coquin.

    Bien sur qu’il s’agit d’Hector, je n’ai pas une vie sociale qui me permette de courir les verges.

    Mon dernier stratagème pour essayer d’aller plus avant avec Hector, a été de placer ma main judicieusement sur le bord de la baignoire pour que lorsqu’il se penchait sur moi pour me laver avec toute la douceur dont il fait preuve à mon égard, mes doigts se retrouvent coincés entre la baignoire et son entrejambe.

    Moment intense que j’ai vécu, lorsque son sexe est entré en contact avec mes doigts, à travers son pantalon, certes, mais comme j’ai laissé une trace d’humidité à cet endroit, je lui ai demandé de l’enlever.

    Je pensais pouvoir encore fournir à mon imagination de savoureux moments qui lui permettrait de me faire désirer encore plus cet apollon, mais lorsqu’il s’exécutât, je découvris qu’il ne portait pas de sous-vêtements.

    Quel bonheur !

    Voir celui qui occupe mes pensées complètement nu, obligea mon corps à manifester sa satisfaction.

    Depuis cette vision paradisiaque, j’ai des envies de le sentir en moi, comme je n’en avais plus eu depuis longtemps.

    Java a du reprendre le dessus sur Monsieur le Comte car n’en pouvant plus de juste entrapercevoir cet objet de désir en fonction de ses mouvements, je lui ai demandé de se redresser pour que je puisse admirer ce jouet merveilleux dont la nature l’a doté.

    Mon pouvoir sur lui est encore pour le moment intact puisqu’il s’est exécuté.

    L’eau devenue trouble à cause du savon ne lui permettait pas de voir à quel point j’étais excité, mais comme je fus pris d’une envie irrépressible de retrouver cette sensation merveilleuse qu’est celle que l’on ressent lorsque l’on a une belle verge dans la main, je ne pu m’empêcher de la toucher et de la prendre à pleine main.

    Une fois de plus, il a souri.

    Il n’a pas semblé gêné et j’ai bien senti qu’il essayait de refreiner mentalement la réaction antigravitationnelle que son corps voulait déployer.

    Mais j’arrivais à mes fins et il finit par me fournir la magnifique satisfaction de l’avoir fait bander rien que par mon toucher délicat.

    J’en étais tellement ému que je n’ai su quoi dire.

    Et seul un « merci » fut émis par mes cordes vocales.

     

    Jeudi 7 juin 2007.

     

    Il faut que je t’explique le plan que j’ai conçu et qui m’a fait recourir aux services du détective.

    N’ayant pas d’héritier puisque mon activité sexuelle avec les femmes s’est arrêtée à la seule et unique expérience que j’ai été amené à vivre sans le vouloir et que je t’ai raconté, j’ai décidé de m’en trouver un.

    Le fait de me souvenir des petits camarades de Java, m’a fait penser que mon argent pouvait me permettre de sortir un prostitué de la nouvelle génération de cette situation et de le charger d’aider les autres.

    Ca parait compliqué, mais en fait c’est relativement simple.

    Je trouve un prostitué sur lequel je peux compter, je lui confie la gestion de mon argent et de la propriété, avec pour mission de recueillir dans le domaine ceux qui en ont fait leur métier par seul souci de s’en sortir et d’ainsi leur donner une chance de faire autre chose de leur vie.

    Une folie sans doute.

    Peut être même est-ce une forme de repentir.

    Je ne sais pas.

    A moins que sentant ma fin venir, je commence à me poser des questions sur l’après et que cette destination que je souhaite faire de ma fortune, je ne l’utilise pour me payer un ticket vers le paradis.

    C’est un comble que j’en arrive à me poser ce genre de question, moi qui n’ai jamais pu concevoir qu’une quelconque puissance soit disant divine puisse exister.

    D’autant que, mais je te raconterai cela demain.

     

    Vendredi 8 juin 2007.

     

    Hier, mes pensées quelque peu philosophiques ont amenées ma mémoire à faire ressortir Jésus de mes souvenirs.

    Lui, il venait le dimanche, en fin de journée.

    C’est devenu un de mes habitués dès que j’ai commencé à chasser le jouisseur dans le quartier où j’ai sévit jusqu’à la fin de ma carrière.

    Il avait ses habitudes avec Paolo, un immigré brésilien je crois, et le jour où il m’a vu, il a changé de crèmerie.

    Cela m’a valut les foudres de Paolo, tant et si bien que nous nous évitâmes ensuite autant que faire se peut.

    Lui, il m’a fait jouir rien que par le pouvoir que j’avais sur lui.

    J’avais une de ces triques quant je le voyais faire le rituel que je lui avais imposé.

    Je pense qu’il aurait été jusqu’à se damner pour moi.

    Nous commencions dans la salle de bain où il se déshabillait.

    Lorsqu’il était nu, il devait dire « Je suis près Monseigneur ».

    J’avais pendant ce temps moi-même ôté mes vêtements et je rentrais nu dans la salle des ablutions.

    Dès que j’ouvrais la porte il devait s’agenouiller.

    Je me plaçais face à lui et il me baisait les pieds.

    Juste avant son arrivée j’avais rempli la baignoire d’eau très chaude pour qu’elle soit à bonne température quand il me faisait entrer un pied après l’autre en me les lavant soigneusement, même s’ils étaient propres, mais c’était le rituel.

    Lorsque j’avais les deux pieds dans l’eau, il y rentrait à son tour, se plaçait devant moi, et me posait la main sur l’épaule signe convenu pour me faire agenouiller.

    Alors il tendait les mains vers le ciel, puis les baissaient pour les plonger dans l’eau et les ressortant en forme de coupe pour en conserver un peu et tout en marmonnant, il me bénissait en m’en mettant délicatement sur la tête que je gardais penchée vers l’avant.

    Tu comprends maintenant pourquoi je le surnommais Jésus.

    Et si je m’amusais à cela avant de le baiser, c’est parce qu’il était le curé de l’église la plus éloignée du quartier.

      

    Samedi 9 juin 2007.

     

    Je deviens fou.

    Hector fait remonter en moi des envies bestiales.

    Java se fait de plus en plus présent, je le sens.

    Bander ne me fait plus mal, je crois même que je serai capable de jouir.

    Je n’ai pas encore testé les pilules, mais j’ai une de ces putains d’envie de lui faire l’amour.

     

    Lundi 11 juin 2007.

     

    Si je ne t’ai rien raconté hier c’est simplement parce que je n’ai pas pu résister à la tentation.

    J’ai essayé une pilule bleue.

    Je l’ai prise après le diner, quand je suis monté dans ma chambre.

    Je n’avais qu’Hector en tête donc tu imagines bien qu’il n’a pas fallut très longtemps pour je me mette à bander comme il y a longtemps que ca ne m’était pas arrivé.

    Ca à durer un temps fou, je crois que si Hector avait été là, j’aurais trouvé la force de me jeter sur lui.

    J’ai donc du me résoudre à me branler, ce qui ne m’était pas arrivé depuis très longtemps.

    Je me suis surpris moi-même mais j’ai pris un de ces pieds, incroyable.

    Je me sens revivre.

    J’en suis même à regretter d’avoir arrêter mon métier.

    Je crois que je ne me sens heureux que dans le plaisir charnel.

     

    Mardi 12 juin 2007.

     

    Le détective a vraiment bien bossé.

    Ses dossiers sont très complets.

    Les cinq candidats que j’avais retenus sont vraiment très mignons, ils ne m’attirent pas autant qu’Hector, mais s’ils le voulaient je me laisserais bien tenter.

    Tu me diras, si j’ai choisis les plus mignons, c’est parce que je veux que celui qui conduira la mission que je lui confierai puisse bénéficier du même genre de pouvoir d’attraction qui a fait que j’ai toujours obtenu ce que j’ai voulu.

    J’en arrive à me demander si ce que je cherche, ce n’est pas de continuer à vivre par procuration après ma mort.

    Quoi qu’il en soit, le détective a maintenant pour mission de faire des travaux d’approche des candidats et d’organiser des rendez-vous pour que je les rencontre, mais il est impératif qu’ils n’aient aucune idée du projet que je trame.

     

    Mercredi 13 juin 2007.

     

    Le moment que je préfère dans la journée, c’est celui de mon bain.

    Chaque jour, mes yeux se régalent de la vision d’Hector nu.

    Sa plastique merveilleuse, ses muscles qu’il bande pour me transporter dans les airs, son sexe avec lequel j’ai de nouveau joué plusieurs fois.

    Je le trouve de plus en plus à l’aise quand je le tripote, je me demande s’il n’apprécie pas en fait.

    Moi en tout cas, je bande tous les matins et il le sait.

    Que j’aime avoir son sexe raide dans les mains.

    Je me retiens de le prendre en bouche, j’en salive même.

    Il ne va pas se passer très longtemps avant que je craque et que je lui prodigue une fellation.

    J’ai faillit me lancer plusieurs fois, mais chaque fois j’ai hésité de peur qu’il le prenne mal et que ces moments de bonheur ne s’arrêtent par trop de précipitation de ma part.

     

    Jeudi 14 juin 2007.

     

    Que de bienfaits tu m’as apporté !

    Cela fait quatre mois aujourd’hui que je t’ai mis au monde et je dois bien avouer que je regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt.

    Je me sens en bien meilleure forme.

    Le médecin lui-même est étonné.

    Je dors mieux, j’ai plus d’énergie, des envies de sexe qui ne cessent de croître, des projets plein la tête, les souvenirs qui refont surface, je n’ai jamais eu autant de rendez-vous depuis que j’ai cessé toute activité au cabinet.

    C’est assez étonnant d’ailleurs l’aura que tu me permets de diffuser dans le manoir.

    Les domestiques sont moins ternes, un peu comme s’ils reprenaient espoir.

    Espoir de quoi, je n’en sais rien, enfin je me doute quand même.

    Ils doivent tous espérer que je ne trépasse pas trop tôt, car je ne pense pas qu’ils pourraient trouver de poste équivalent ailleurs.

    Tout comme mon père le faisait, je les paye plus que correctement.

    Je me souviens que mon père me disait « Tes domestiques sont tes meilleurs amis et les plus grands protecteurs de ta vie, alors ne lésine jamais à les payer en conséquence ».

    Je n’avais pas compris à l’époque en quoi ils pouvaient être des « protecteurs de ma vie », aujourd’hui je sais que mon père parlait de leur discrétion.

    J’en conclus donc que mon père devait surement avoir quelques secrets qu’ils ont bien gardé.

     

    Vendredi 15 juin 2007.

     

    Ma relation avec Hector est assez étonnante.

    Dans la journée ou à table, nous parlons de tout et de rien, il est d’une compagnie qui me ravie, mais au moment du bain, nous sommes tout aussi silencieux l’un que l’autre.

    Tout se dit par des sourires et des regards.

    Même si je ne sais pas encore lire dans le sien.

    J’ai des doutes.

    Me laisse-t-il m’amuser avec son corps par bonté d’âme ou bien parce que c’est mon argent qui m’en donne le pouvoir et le droit ?

    Et lui, a-t-il lu dans mon regard que j’avais succombé à son charme et que je suis éperdument amoureux de lui ?

     

    Samedi 16 juin 2007.

     

    J’ai envie de sortir de ma retraite.

    J’ai demandé à Hector de se renseigner sur les spectacles qui se jouent actuellement en ville.

    Je vais l’emmener avec moi, ça me donnera l’occasion de passer encore du temps avec lui, mais surtout d’user de perfidie avec ma main lorsque la salle sera plongée dans le noir.

    Je me demande si je ne suis pas en train de me faire un film.

    Cet après-midi, je lui ai demandé de m’emmener faire une promenade en barque, je me suis régalé de voir son corps musclé activer les rames pour nous faire voguer.

    Je me serai presque cru en plein moment romantique avec l’amour de ma vie.

    Contrairement à Pétale, il ne me couvrait pas de compliment pour me charmer et me séduire.

    Seuls le vent, les oiseaux et l’eau offraient à mon ouïe une mélodie naturelle qui rendit ce moment calme et doux.

     

    Dimanche 17 juin 2007.

     

    Je suis tout excité, je reçois le premier candidat demain.

    Je n’ai que toute la matinée pour concevoir une stratégie d’interrogatoire.

    Quel idiot je fais de ne pas avoir pensé à cela plus tôt !

    Voilà, tu me donnes de l’énergie et je vais trop vite en besogne.

    Bientôt si ça continue, je vais me lancer dans un marathon.

    Tu es une cure de jouvence, mais j’ai peur d’aller trop vite en tout.

    Remarque, de toute façon, du temps je n’en ai pas beaucoup selon les dernières prévisions.

    Peut être que cette folie de revivre que tu m’insuffle va repousser l’échéance.

    A moins que tout ce que tu me pousse à faire, ne me fasse trépasser plus rapidement que les prévisions médicales.

    Mais, qu’importe, plus tôt ou plus tard, je préfère cette excitation, cet engouement pour la vie qui me submerge plutôt que de continuer à décliner comme c’était le cas avant que je ne te rencontre.

     

    Lundi 18 juin 2007.

     

    Superbement bien foutu, ce premier candidat, une belle petite gueule, un sexe magnifique.

    J’ai eu envie de lui.

    Je voudrais avoir comme lui vingt-trois ans et repartir dans les frasques de Java.

    Le pouvoir d’attraction, il l’a.

    Il a commencé à faire le trottoir à dix-huit ans, après avoir été viré de chez lui par ses parents.

    Mais j’ai décelé chez lui, quelque chose qui me gêne.

    Je crois qu’il s’est trop habitué à ce métier.

    Lorsque je lui ai demandé de me déshabiller, il n’a même pas sourcillé, même pas eu une légère moue de dégout.

    Je ne le pense pas capable de mener à bien la mission que je souhaite confier à mon successeur.

    Je regrette juste de ne pas avoir osé aller jusqu’au bout du plaisir avec lui, parce que franchement il est très bandant.

    Il suce très bien, mais va savoir pourquoi je n’ai pas été jusqu’à la pénétration avec lui.

    Ce n’est pourtant pas l’envie qui m’en a manqué.

    Ce doit faire trop longtemps que je n’ai plus joué, je dois avoir peur.

    Si c’est bien ça la raison, c’est un comble tout de même.

    Demain, j’en vois deux autres.

    Il m’en restera encore deux de plus à auditionner.

    Pourvu que l’un d’eux soit à la hauteur.

      

    Mardi 19 juin 2007.

     

    Dure journée.

    Deux bogosses à reluquer, en plus d’Hector bien sur, c’est épuisant.

    Le premier de cette journée était véritablement beau, mais je ne sais pas pourquoi, il ne dégage rien.

    J’avais juste envie de profiter de la beauté subjuguante de son visage.

    Peut être est-ce son regard, sans vie.

    J’ai rapidement écourté l’entretien.

    Lorsqu’il se retrouva nu j’ai pu constater qu’il a de jolies formes, mais il ne dégage aucune envie de lui.

    Il est donc clair que ça ne pourrait être lui.

    Le troisième prétendant, lui, est un candidat potentiellement sérieux.

    Un véritable bogosse, dans tous les sens du terme.

    Sa chevelure d’un roux flamboyant m’a rappelé mon régulier que je surnommais le Rouquin, mais je te raconterai ça plus tard.

    De taille moyenne, un corps merveilleusement dessiné, une verge de toute beauté, bien rectiligne avec juste une veine sinueuse tel un petit ruisseau qui courre tout du long sur sa face sud.

    Une grâce naturelle dans sa façon de bouger, un franc-parler, mais poli, intelligent.

    Si je n’arrive pas à convaincre Hector de devenir l’homme de ma fin de vie, je me tournerai vers lui, et si cela arrivait mon cœur n’en serait pas décisionnaire mais ma raison, oui.

    Il suce divinement bien et avec lui j’ai même été jusqu’à m’entrainer à retrouver le plaisir de déguster un sexe, surement en prévision des conséquences de mes envies de plus en plus fortes de celui d’Hector, je ne sais combien de temps je me contenterai de ne pouvoir que le regarder et le toucher.

    Il présente tous les atouts dont un qui évitera de nombreuses démarches, il est né sous X et me permettra donc, si je le retiens, de lui transmettre par adoption officielle le titre de Comte.

    En plus, cela permettra de surcroît de diminuer les impôts successoraux et il pourra ainsi aider encore plus de prostitués.

    Tu sais, je me demande si ce projet, ne m’est pas venu à l’esprit à cause de Marc, mon ami, je crois que je peux lui conférer ce statut, prostitué comme moi, avec lequel il m’arrivait souvent de passer des nuits câlines et qui a disparu un jour.

    Je me demande si ce que je ressens pour Hector n’est pas le même sentiment que je ressentais pour Marc à l’époque.

    Je devais être trop jeune ou trop assoiffé de sexe et de pouvoir, pour m’en rendre compte, je suppose, mais cette douleur qui me tient au ventre dès que je ne suis pas avec Hector, me rappelle celle que j’ai ressentie pendant longtemps lorsqu’on n’a plus eu de nouvelles de lui.

     

    Mercredi 20 juin 2007.

     

    Je t’ai dit hier que je te parlerai du Rouquin.

    Lui, c’était un artiste.

    Toujours la tête dans les nuages, les cheveux en bataille, il est même arrivé fréquemment qu’il arrive avec des vêtements tachés de peinture ou de glaise.

    Il devait chercher sa voie artistique et s’essayait aussi bien à la peinture, qu’à la sculpture, à la poterie, au dessin et même au chant et à la danse, et je ne sais quoi encore.

    Il prenait rendez-vous au gré de ses envies et chaque fois, il arrivait en début d’après-midi pour ne repartir que le lendemain en fin de matinée.

    Parfois, il arrivait qu’au lieu de me demander d’officier dès son arrivée, il m’emmène voir une exposition, ou me fasse une démonstration de chant ou de danse.

    Une fois, il m’a même emmené dans son atelier pour me faire découvrir ses œuvres.

    De par mon éducation, j’avais quelques notions d’histoire de l’art, et je dois bien t’avouer que ce jour là, j’ai su qu’il ne bénéficierait jamais même à titre posthume d’aucune célébrité, mais je ne lui ai jamais rien dit, le laissant à ses espoirs.

    C’était une sorte de doux-dingue, pas dangereux, même drôle plutôt.

    S’il n’avait pas eu ce côté un marginal, je ne l’aurais probablement jamais remarqué, il serait passé invisible au même titre que de nombreux jouisseurs qui n’avaient rien de spécifiques pour qu’ils attirent mon attention.

     

    Jeudi 21 juin 2007.

     

    C’est le premier jour de l’été.

    Je ne dois pas être construit normalement, car c’est aujourd’hui que comme un bourgeon à la naissance du printemps, je me suis lancé dans le néant, à l’aventure.

    J’ai céder à la tentation, à mes pulsions.

    Je n’ai plus pu résister.

    Monsieur le Comte s’est effacé devant Java qui a pris le contrôle.

    J’ai engloutie la magnifique verge d’Hector.

    J’y ai pris un plaisir fou et j’ai été jusqu’à le faire jouir.

    C’est la première fois de ma vie que j’ai laissé du sperme entrer dans la bouche et j’ai même poussé le vice de l’avaler jusqu’à la lie.

    Est-ce la semence d’Hector ou ont-elles toutes le même gout ?

    Ce fût un met délicieux dont je garde encore en mémoire, cette saveur qui m’a fait découvrir un plaisir inconnu jusqu’alors.

     

    Vendredi 22 juin 2007.

     

    Aujourd’hui je recevais le quatrième candidat.

    Comme tous ceux que j’ai sélectionnés, il est mignon, très mignon, ou plutôt photogénique.

    Un corps bien proportionné, aux lignes pas trop dessinées, mais un très beau spécimen tout de même.

    Un sexe tout ce qu’il ya de convenable, mais pas de quoi lui décerner une palme particulière.

    Ce qu’il a pour lui, c’est son sourire.

    Il rayonne en permanence, j’ai eu l’impression qu’il ne savait pas avoir d’autres expressions, mais il a cela d’incroyable, c’est que ce sourire est parfaitement naturel, il ne semble aucunement de circonstance ou forcé, ce qui n’a rien d’étonnant, vu qu’il est un garçon guilleret, peut être un peu trop pour les fonctions auxquelles je destine mon futur héritier.

    Compte-tenu que Java semble reprendre de sa superbe en la présence d’Hector, avec lui j’ai décidé de pousser plus loin mon entrainement à redevenir un joueur de sexe.

    Ne me sentant pas le courage de le pourfendre, je me suis donc contenter de le laisser entrer en moi.

    Au départ, quelque peu dérangeante, cette sensation de plaisir m’est revenue peu à peu et je dois bien avouer que rien que l’idée qu’Hector puisse m’en faire autant, donne à mon anatomie, les forces de lutter contre l’attraction terrestre.

     

    Samedi 23 juin 2007.

     

    Je me disperse.

    Mon présent, prend de plus en plus le pas sur mon passé que tu es destiné à découvrir et à conserver comme une relique sacrée de ma vie de débauche.

    Alors, ce soir, je vais te parler du Colonel.

    Comme tu t’en doute, le Colonel était militaire de carrière.

    J’ai vu passer dans mon cabinet plusieurs de ces jeunes hommes que l’on enrôlait sous les drapeaux, pour faire leur service militaire, mais aucun n’avait d’intérêt particulier, ils venaient pour soulager le trop plein qui envahissait leurs réservoirs à spermatozoïdes et en général, il ne leur fallait pas très longtemps pour me laisser un préservatif en souvenir de leur passage.

    Mais le Colonel, s’était tout autre chose.

    Lui avait une sacrée personnalité.

    Comme les relations de Monsieur Comte, m’avaient permis d’éviter cette année de soumission à peine rémunérée, je dois bien avouer que ma connaissance en la matière militaire et notamment l’identification des grades et autres signes extérieurs hiérarchiques me sont totalement étrangers.

    Monsieur le Comte avait fréquemment l’occasion de croiser quelques hauts gradés, mais comme ils étaient annoncés, je n’avais nullement besoin de prendre des leçons pour reconnaitre instantanément l’appellation à utiliser devant le nom de ceux à qui je devais m’adresser.

    Mais revenons-en au Colonel et à ses petites habitudes.

    Ses passages au cabinet dépendaient de sa présence en ville, car le Colonel voyageait beaucoup pour servir le pays.

    Si ma mémoire ne me fait pas défaut, il prenait rendez-vous, chaque fois pour la veille de son départ vers de nouvelles missions.

    Le Colonel qui devait avoir une batterie importante d’hommes placés sous ses ordres, ne pouvait s’empêcher de parler sur un ton autoritaire, ce qui vu le scénario qu’il aimait que l’on joue faisait qu’il était un acteur exécrable et pitoyable, frisant le ridicule même, tout du moins dans la scénette que nous jouions à chacun de ses passages.

    Il est arrivé que Monsieur le Comte le croise lors d’une réception donnée par un membre du gouvernement en place, mais je doute qu’il ait pu reconnaitre Java, ou alors, il était un excellent comédien quand il reprenait ses fonctions.

    Toujours est-il que le Colonel, arrivait toujours avec une petite valise.

    Après avoir payé ma prestation à venir, il entrait dans la salle de bain et en ressortait quelques minutes plus tard, vêtu d’une jupette assez courte, et affublé de bas résilles savamment maintenus par un porte-jarretelles en soie noire.

    Bien entendu, sa parure de lingerie fine n’aurait pu être complète, sans le soutien-gorge en soie noire assorti au porte-jarretelles.

    Mais comme toute fille de mauvaise vie qu’il s’escrimait à vouloir être en ma présence, il ne portait pas de culotte.

    Ensuite, son jeu préféré consistait à faire le tapin et, comme pour m’amadouer afin que je lui verse une prime fictive, il sortait mon sexe à l’air libre en lui faisant traverser l’ouverture de ma braguette, et me faisait une fellation que je qualifierai de « pas terrible », mais après tout, je m’en fichais, il payait pour cela.

    Ensuite, je devais lui permettre d’éjaculer alors qu’il se masturbait, pendant que je le sodomisais après avoir pris soin de relever sa jupette.

    Une fois le forfait accompli il repassait par la salle de bain et en ressortait dans son uniforme.

    Avant de partir, il n’omettait jamais de me faire un salut à la mode militaire, avec la main portée au front et en profitait même pour claquer les talons, puis il repartait, de son pas cadencé et je pouvais entendre ses talons marquer chaque marche de l’escalier.

     

    Dimanche 24 juin 2007.

     

    Quand je repense à tous ces anonymes qui sont passés dans mon lit.

    Des « monsieur tout le monde », pour la plupart surement mariés et père de famille.

    Ils venaient, payaient, baisaient et rentraient chez eux.

    J’en arrive à me demander, combien de mes jouisseurs étaient vraiment homosexuels.

    Ces souvenirs que tu me fais revivre, me font avoir le regret de ne pas avoir noté chacun de mes rendez-vous sur un petit carnet, car au moins j’aurais pu savoir combien de passes j’ai réalisé pendant toute ma carrière.

    Il m’aurait surement fallut plusieurs carnets, sauf si peut être j’avais utilisé une comptabilisation par une méthode consistant à faire un petit trait vertical à chaque prestation.

    Cette information eut pu être intéressante, car sans vouloir me vanter, je pense avoir œuvré pour le plaisir des hommes plusieurs milliers de fois.

     

    Lundi 25 juin 2007.

     

    Voilà, une bonne chose de faite, j’ai reçu, le cinquième candidat que j’avais sélectionné.

    Déjà qu’il est photogénique, mais au naturel c’est encore mieux.

    Je n’en suis pas fier, mais le temps de notre entretien, je crois que j’en ai quelque peu oublié Hector, mais après tout, ce n’est pas parce que je le tripote tous les matins et que je l’ai sucé une fois, que l’on est marié, même si franchement, cette idée d’être lié à lui m’attire fortement.

    Toujours est-il que ma première sélection s’avère plutôt intéressante, puisque j’en sors deux candidats véritablement potentiels à savoir le troisième et le cinquième.

    Tu dois te demander pourquoi je les appelle par leur numéro.

    En fait, j’ai bien réfléchi et je me suis dit que si j’utilisai leur prénom, je risquai de m’attacher à eux et que ça ne m’en rendrait que la tache plus difficile.

    Mais je ne t’ai pas raconté l’entretien.

    Comme tu dois t’en douter, j’ai de plus en plus envie de faire l’amour avec Hector, mais je ne me sens pas encore assez sûr de moi, l’âge et le manque d’entrainement probablement.

    Alors, juste avant l’entretien avec le n°5, j’ai pris une petite pilule bleue.

    Personne n’est parfait, surtout pas moi.

    Tu en as justement déduit que j’ai donc fait avec lui, ce que je n’avais pas fait depuis très longtemps.

    La sieste que j’ai faite après m’a permis de me remettre de mes émotions qui furent grandes et pleines de souvenirs.

    Je ne sais si cela est raisonnable, mais j’ai pris mon pied.

    Je ne suis plus aussi performant que du temps où Java œuvrait à plein régime, mais j’ai la prétention de croire que les gémissements de n° 5 n’étaient pas simulés.

    Le sexe doit être comme le vélo, ça ne s’oublie pas, il suffit juste de s’y remettre.

    Une chose est sûre maintenant, je me sens prêt à renouveler l’expérience avec Hector, même si je ne sais pas quand j’oserai me jeter sur lui.

    Je vais probablement attendre de ne plus en pouvoir.

    C’est d’ailleurs assez intéressant, ce que je ressens vis-à-vis d’Hector, c’est très nouveau.

    D’un coté j’ai une folle envie de lui, de lui faire l’amour, de le sentir en moi, et parallèlement je n’ose pas me jeter sur lui, ce que Java dans ces plus belles années aurait fait sans l’ombre d’une hésitation, parce qu’il me semble que j’ai peur de perdre ces moments privilégiés que nous partageons et que j’apprécie plus que tout au monde.

    Plus les jours passent et plus, je pense que ça doit être véritablement de l’amour que je ressens pour lui, et si je ne me trompe pas, c’est donc la première fois que je suis véritablement amoureux, même si comme je te l’ai déjà expliqué, il est fort probable que ça me soit arrivé, mais je n’en avais pas conscience.

    Comme quoi, « on ne se rend compte de ce que représentent les gens que lorsqu’on ne les a plus autour de soi », ne doit pas être si faux que ça.

     

    Mardi 26 juin 2007.

     

    Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai décidé de faire revenir les deux prétendants en même temps.

    Je ne sais toujours pas comment je vais identifier si l’un d’entre eux peut porter la mission, je verrais bien le moment venu.

    Alors en attendant, je vais continuer à te raconter ma vie.

    C’était le but d’origine de ta création, donc il n’y a rien d’anormal.

    J’ai eu un régulier assez particulier.

    Lui, je l’avais surnommé le Pâtissier.

    Tu me diras, vu que c’était son métier, ca n’a rien d’original.

    C’est un des rares jouisseurs qui me racontait sa vie en même temps qu’il faisait des vas et viens en moi.

    Il me parlait de sa femme, de ses quatre ou cinq enfants, de ses déboires avec son personnel, de ses crédits et autres soucis.

    D’ailleurs, quand j’essaie de faire une analyse globale, j’en arrive à la conclusion que hormis ceux, très rares qui parlaient, ceux pas très nombreux d’ailleurs qui poussaient des gémissements plus ou moins discrets, la grande majorité des jouisseurs était silencieuse.

    Je te vois venir, il est hors de question que je remette en doute la qualité de mes prestations, qui à n’en point douter était du haut de gamme, vu qu’ils revenaient et en redemandaient.

    Avec lui, j’avais l’impression qu’il croyait baiser un psy en même temps qu’il faisait son analyse, pour un peu j’aurais pu concurrencer Freud.

    Donc le Pâtissier était muni d’un pénis très long, un des plus longs que j’ai vu au cours de ma carrière.

    Heureusement pour lui d’ailleurs, car vu la taille de son ventre, il n’aurait pas pu jouer à son jeu favori, si la nature ne l’avait pas gâté.

    Car figures-toi que son jeu était, une fois que j’étais allongé sur le lit, de se mettre à genou au-dessus de moi et de me malaxer le dos comme une pâte à tarte aux mêmes rythme et cadence que les mouvements de son appendice.

    Je lui avais fait un tarif spécial haut gamme, vu qu’il avait tendance à me saouler avec sa vie inintéressante et qu’en plus, il ne m’a jamais procuré le moindre soupçon de plaisir.

     

    Mercredi 27 juin 2007.

     

    Je me suis encore lâché.

    J’ai une fois de plus fait jouir Hector et me suis encore régalé de sa semence.

    Je l’ai trouvé encore plus réceptif.

    Je me demande s’il n’attend pas que je lui propose ma couche.

    J’en meure d’envie, mais je ne suis toujours pas prêt à prendre le risque de tout perdre.

     

    Jeudi 28 juin 2007.

     

    Sans les petites pilules bleues, je ne tiens pas la distance très longtemps.

    Je me suis régalé avec n° 3 et n° 5 en même temps.

    Et j’ai beaucoup apprécié le spectacle qu’ils m’ont offerts lorsque, attraction terrestre et faiblesse de mon corps oblige, je les ai laissé continuer à me montrer leurs capacités.

    J’avais tant à m’occuper, puisque sans assistance, que je n’ai rien pu sortir comme conclusion dans l’optique du projet.

    Je les reverrais encore ensemble.

     

    Vendredi 29 juin 2007.

     

    Je ne pense pas t’avoir parlé du Métronome.

    Je pourrais relire ce que je t’ai déjà dit, mais ce soir, je suis un peu fatigué et je n’en ai pas le courage.

    Donc, si je l’ai déjà abordé, et bien sa spécialité, aura doublement marqué mon histoire.

    On aurait dit une parodie à lui tout seul.

    Il avait un physique tout ce qu’il y a de plus banal, mais lorsqu’il me prenait, il était imperturbable et d’une précision suisse.

    On aurait dit que je me faisais culbuter par un culbuto, qui au bout de quatre minutes et trente-cinq secondes, remplissait le préservatif.

    Si je suis si précis, c’est parce que j’ai chronométré et qu’il a toujours mis exactement quatre minutes et trente-cinq secondes.

    Et s’il me faisait penser à ce jouet qui carillonne quand il se balance, c’est parce qu’à chaque fois que son corps entrait en contact avec mon postérieur et ce avec la régularité et la précision d’une horloge comtoise, il poussait une espèce de ahanement ridicule, que je pensais n’être là que pour couvrir le son produit par le choc de nos peaux l’une contre l’autre.

     

    Samedi 30 juin 2007.

     

    Le mois de juin touche à sa fin, les jardins de la propriété sont magnifiques.

    Le soleil est sorti de son hibernation et chaque jour, je profite de ses bienfaits et de ses rayons qui me réchauffent le corps.

    J’aime ces longs moments que je passe avec Hector.

    Je le regarde et je fonds.

    Je crois que je suis heureux et que s’il était mien plus encore, je serai heureux surement plus encore.

    Depuis que le soleil est là tous les jours, son visage commence à prendre une couleur dorée qui le rend encore plus beau.

    Il rayonne.

    Plus les jours passent et plus, je découvre cette émotion qui me tient au ventre.

    Je suis persuadé maintenant que je suis amoureux et c’est la première fois.

    Cette sensation est tout aussi merveilleuse que douloureuse.

    Je me sens si bien lorsqu’il est prêt de moi et si mal lorsqu’il n’est pas dans mon champ de vision.

    J’ai beau savoir qu’il n’est pas loin, que je vais le revoir assez vite, je ne peux m’empêcher d’être quelque peu triste.

    Et chaque fois qu’il reparaît je suis empli d’une joie immense.

    J’ai peur de lui déclarer ma flamme.

    C’est un comble, moi qui toute ma vie n’ai eu peur de rien ou presque, je bats en retraite devant cette évidence, devant ce bonheur à portée de mots.

    Plus le temps passe et plus je me demande si je n’ai pas inconsciemment passé ma vie à éviter cette douleur heureuse.

    J’ai usé mon corps dans la luxure, j’ai assouvi mes envies de pouvoir en manipulant les hommes qui avaient envie de mon corps, j’ai pris du plaisir physique avec certains, j’ai aimé cette vie, mais aujourd’hui alors que j’arrive au bout de la route, je me demande si j’ai été heureux.

    C’est quoi le bonheur ?

     

     

    Mois précédent

    Mois suivant