• Journal - Mai 2007

     

    Mardi 1ermai 2007.

     

    Durant toute ma carrière, je n’ai jamais aimé le 1er mai.

    Beaucoup de mes jouisseurs étaient mariés et comme ils ne bossaient pas ce jour là, ils restaient en famille, je n’avais donc que très rarement du travail.

    Etais-je un assoiffé de sexe pour penser cela ?

    A moins que mon vice ne fût d’être détenteur du pouvoir ?

    Surement un peu des deux.

    Mais y en avait-il un qui me comblait plus que l’autre ?

    A vrai dire, je n’en sais rien.

     

    Mercredi 2 mai 2007.

     

    Quand vais- je enfin arriver à surmonter mon complexe ?

    Aujourd’hui que mon corps est abimé, usé, je devrais pourtant être capable de passer outre.

    Et malgré cela, je n’arrive toujours pas à te dire ce qui m’a miné si longtemps.

     

    Jeudi 3 mai 2007.

     

    Le détective avance bien.

    Il pense que nous pourrons avoir une séance de travail la semaine prochaine.

    J’ai hâte de voir ce qu’il a trouvé.

    Non pas que je sois pressé de passer de vie à trépas, mais je voudrais avoir le temps de voir la tête en décomposition de tous ces vautours qui planent au-dessus de moi espérant récupérer ma fortune.

    Peut être une nouvelle façon de sentir ma toute puissance sur les hommes, je ne sais pas, mais toujours est-il que j’en banderai presque.

     

    Vendredi 4 mai 2007.

     

    Ma mémoire est étonnante tout de même.

    Enfin moi, elle m’étonne.

    Un souvenir est remonté à la surface, encore un et il doit y en avoir plein d’autres qui se cachent au fond.

    J’ai rarement travaillé en collaboration avec mes collègues, mais cela est arrivé.

    Une fois, c’était quelques mois après que j’ai installé mon cabinet, nous tapinions ensemble avec Cul Sec et Sasha.

    Cul Sec ne devait pas son surnom à une pénurie de lubrifiant, mais à sa façon de déglutir tout ce qu’on pouvait lui donner dans un verre.

    Nous arpentions le trottoir, quand une immense limousine s’arrêta à notre niveau.

    Heureusement pour moi, lorsque j’étais Java, il était presque impossible de reconnaitre Monsieur le Comte, car parmi les deux hommes assis à l’arrière de la limousine, l’un d’entre eux n’était autre que le Marquis de Blanche Minois, que Monsieur le Comte fréquentait régulièrement dans les soirées mondaines.

    Le Marquis et son comparse, nous proposait une orgie.

    Nous, trois jeunes hommes de plus ou moins vingt ans, avec eux et quelques uns de leurs amis.

    Suite à mon expérience avec le master et de par ma décision de ne plus honorer mes contrats en des domiciles privés, je m’inquiétais du lieu au se déroulerait cette fête du sexe.

    Une villa avait été louée pour l’occasion, car ces messieurs ne pouvaient décemment pas s’adonner à leurs plaisirs secrets ni dans leurs demeures familiales, ni devant leurs femmes et enfants.

    Après quelques minutes de négociation, nous avons convenu d’un tarif assez élevé.

    Plus tard, lorsque nous eûmes quelques instants de répit, mes petits camarades me remercièrent chaudement d’avoir fait monter les tarifs de la sorte.

    Nous fûmes donc invités à monter dans la limousine, où l’on nous servit du champagne.

    Je ne le trouvais pas terrible, mais Cul Sec et Sasha fort peu habitués à ce type de breuvage découvraient qu’il existe des vins pétillants bien meilleurs que le crémant, même si de mon avis personnel un excellent crémant est bien meilleur qu’un mauvais champagne.

    Nos deux hôtes avides de découvrir mon corps, commencèrent à avoir les mains baladeuses.

    Je me permis immédiatement de mettre un terme à leurs manipulations, en annonçant que le buffet ne serait ouvert qu’après paiement des gages négociés.

    Le Marquis appuya sur un bouton placé près de lui et la vitre noire qui nous séparait du chauffeur se baissa pour laisser apparaitre une main tendue contenant trois belles liasses de grosses coupures.

    Une fois que chacun de nous eut rangé sa liasse, les quatre mains se remirent à leurs fouilles pour mettre à nu nos corps jeunes et imberbes.

    Imberbes pas tant que ça, car Sasha avait une pilosité plus qu’abondante sur le torse, ce que je n’avais jamais deviné.

     

    Samedi 5 mai 2007.

     

    Ce que j’ai commencé à te raconté hier, m’a donné envie de champagne.

    J’ai donc fait ouvrir une bouteille pour le déjeuner.

    Cela faisait longtemps que je n’en avais pas bu et cela m’a procuré un très grand plaisir.

    Le cuisinier a bien évidemment conçu un repas adapté et je me suis régalé.

    Comme je n’ai jamais aimé festoyé seul, j’ai convié à ma table Hector le major d’hommes du manoir.

    Hector a remplacé son propre père lorsque celui-ci s’est trouvé en âge de prendre sa retraite.

    Je l’apprécie beaucoup.

    Il est tout aussi compétent que l’était son père.

    Je dois t’avouer que me raconter à toi, m’a fait m’imaginer pendant qu’il était en face de moi, des scènes plutôt torrides en sa compagnie.

    Il faut dire qu’Hector est bel homme, une belle stature.

    On devine sous son costume toujours impeccable une belle musculature.

    Si mon corps me le permettait je crois bien que je lui aurais fait des avances.

    Il aurait bien pu y répondre positivement, car à ma connaissance, il ne courtise aucune des domestiques, contrairement à son père qui fit le bonheur de Madeleine l’ancienne cuisinière.

    Heureusement qu’il sait se tenir à table, car s’il avait jeté un œil sous la table, il aurait probablement compris que mon entrejambe réagissait à sa présence stimulé qu’il était par mon imagination lubrique.

     

    Dimanche 6 mai 2007.

     

    Encore une belle journée ensoleillée aujourd’hui.

    J’ai donc fait servir le déjeuner sur la terrasse.

    Et j’ai à nouveau demandé à Hector de partager mon repas.

    Il est vraiment bel homme.

    En plus, il est une compagnie très agréable.

    Quel dommage que mon corps ne puisse plus réaliser les exploits d’antan.

    Quand je pense que ce n’est que maintenant que je le découvre réellement.

    Quel idiot je fais, si j’avais ouvert les yeux quelques années plus tôt, j’aurais très bien pu avoir un amant à domicile.

     

    Lundi 7 mai 2007.

     

    Je savais bien que Sextoys faisait partie de mes souvenirs.

    Il revient de loin celui-là.

    Il m’a donné du fil à retordre pour remonter des fonds abyssaux de ma mémoire.

    Lui, c’est un de mes derniers jouisseurs.

    Je ne comprends pas que ce souvenir ait mis si longtemps à me revenir car c’est surement avec lui que j’ai le plus ri.

    Il était moche et mal foutu et franchement une verge tout ce qu’il ya de plus normal, enfin dans la moyenne basse.

    Il était concepteur de jouets érotiques, d’où son surnom.

    Et quand il avait des prototypes à tester, il louait mon corps pour s’éclater et faire des tests en réel de ses nouveautés.

    Lui, je peux dire qu’il m’en a fourré des trucs dans le cul, de toutes les formes de toutes les tailles, durs, mous, vibrant ...

    Et tous ses jouets m’ont fait découvrir des sensations très différentes.

    Lors des deux premières séances, il n’avait pas osé se déshabiller, mais dès qu’il voyait que je ressentais une sensation, une bosse se formait à son entrejambe.

    A sa troisième visite, je ne lui ai pas laissé le choix, je l’ai déshabillé et il n’a pas bronché.

    Je crois que j’ai bien fait, car cette fois là, il m’a envoyé au paradis du plaisir, ce qui l’a fait jouir sur le parquet, ça aurait été dommage pour son prince de galles.

     

    Mardi 8 mai 2007.

     

    Encore un jour férié.

    C’est ennuyeux ces journées de congés pour tout le monde.

    J’ai demandé à Hector de partager tous mes repas.

    Il a accepté forcément puisqu’il est à mon service et payé pour faire mon bon vouloir.

    Ca doit être ça qui me gène avec lui.

    Le pouvoir que j’ai sur lui, c’est mon argent qui me le procure.

    Mais qu’importe, j’apprécie sa compagnie et je ne me prive pas de le reluquer.

    Et si je lui faisais faire une tenue de service sexy qui mette en avant sa plastique.

    Il faut que j’y réfléchisse.

     

    Mercredi 9 mai 2007.

     

    Quel béta je fais. Je n’ai pas fini de te raconter l’orgie avec Cul Sec et Sasha.

    Donc nous nous retrouvions assez rapidement nus tous les trois pour le plus grand plaisir visible de nos deux hôtes.

    Ils nous caressaient sans relâche.

    Je fus d’ailleurs très surpris de la douceur des caresses du Marquis, lui qui dans les moments protocolaires était plutôt du genre à avoir un « balai dans le cul » comme le dit l’expression populaire.

    Bravant tous les dangers pour Monsieur le Comte, je me lançais à l’assaut de la braguette du Marquis et en sortit un très bel appendice auquel je prodiguais avec la plus grande application possible une fellation qui je dois le dire me donna beaucoup de plaisir.

    Son voisin, lui, prenait un malin plaisir à regarder mes camarades s’embrasser et se serrer l’un contre l’autre dans une sensualité assez déroutante pour moi, qui ne soupçonnais pas qu’ils puissent être aussi excitants.

    C’est d’ailleurs, cette scène qui me fit proposer à Cul Sec de passer une nuit dans mon cabinet, ce qui nous valut une très belle nuit de sensualité et de plaisir.

    Lorsque la limousine s’arrêta devant le porche de la magnifique villa où devait se dérouler cette orgie, le Marquis actionna un levier et demanda au chauffeur de rentrer la voiture au garage et d’en refermer la porte.

    Une fois la grande porte refermée, nous fumes invités à descendre de la voiture dans la tenue d’Eve dans laquelle nous étions.

    Nous sortîmes donc nus comme des vers, en ayant pris soin de prendre nos affaires que nous tenions serrées sous nos bras.

    On nous conduisit dans une immense pièce au style rétro au milieu de laquelle trônait un magnifique lit de forme ronde d’une taille Gulliverienne.

    Nous nous y installâmes et il y restait encore de la place pour pas mal de monde.

    Les contours de la pièce étaient soulignés par une série de chaise et fauteuils, de très mauvais gout, puisque le tissu qui les recouvrait était d’une couleur tirant sur le kaki largement passé sous les rayons du soleil.

    Le Marquis nous rejoignit après quelques minutes d’attente.

    Il nous expliqua que nous devions dans un premier temps, nous amuser tous les trois ensemble devant le public qui allait prochainement faire son entrée, puis qu’ensuite, nous aurions pour mission d’intégrer selon notre envie tous les spectateurs dans nos jeux.

    Plus rien ne nous étonnait nous prostitués que nous étions et cela ne nous posait donc aucun problème de faire le bon vouloir de ses messieurs puisqu’ils nous avaient très bien payé.

    Les portes de la pièce s’ouvrirent et une file indienne de messieurs en costumes plus ou moins de bon gout s’éparpillèrent tout autour de nous pour aller poser leurs fessiers sur les chaises.

    La représentation pouvait commencer et nous nous lançâmes donc dans un spectacle sensuel et carrément sexuel.

      

    Jeudi 10 mai 2007.

     

    Vraiment, j’apprécie qu’Hector me tienne compagnie.

    Il y avait bien longtemps que je n’avais pas eu des envies aussi lubriques.

    Je ne sais pas s’il se doute de quelque chose, mais je le trouve de plus en plus souriant.

    Si seulement, je sentais mon corps capable de quelque chose.

    Il réveille en moi des envies endormies depuis bien des années.

    Je pensais avoir été repu de sexe grâce à toutes ses années où j’ai passé ma vie à donner et prendre du plaisir, mais je m’aperçois que je peux encore avoir des envies insatisfaites.

    Je devrais peut être voir avec mon médecin s’il peut faire quelque chose pour moi.

    Serait-ce toi ami fidèle, qui me pousse ainsi à braver la nature et à essayer de contrecarrer les plans de cette fin annoncée ou à la rendre plus belle ?

     

    Vendredi 11 mai 2007.

     

    Je suis un être perfide.

    J’ai usé d’une petite ruse pour mettre à nu Hector.

    Je ne t’ai pas dit, mais une infirmière vient chaque matin pour les soins et m’aider notamment à faire mes ablutions.

    Ce matin j’ai usé d’un prétexte fallacieux pour refuser qu’elle me baigne.

    J’ai donc après son départ, demandé à Hector de prendre en charge cette tâche.

    Il s’en est acquitté avec beaucoup de gentillesse et oserais-je dire de douceur.

    Je m’attendais à ce que la vision de mon corps meurtri complètement nu laisse apparaître sur son visage une mine de dégoût, mais absolument pas.

    Il m’a même souri comme s’il voulait m’éviter d’avoir honte ou de me sentir gêné.

    J’aime sa façon de me savonner tout en douceur, en prenant grand soin de ne pas me faire de mal.

    J’en ai eu une érection.

    L’eau n’étant pas encore assez troublée par le savon, il s’en est aperçu.

    Et sa réaction m’a surpris.

    Il m’a souri.

     

    Samedi 12 mai 2007.

     

    Hector occupe tellement mon esprit que j’en oublie de te raconter ce que je veux laisser comme souvenir de ma vie.

    Avec Cul Sec et Sasha nous nous ébattions donc avec grâce et volupté, enfin, j’ai l’orgueil de le penser, vu les réactions assez rapide des différents entrejambes que nous avions tout autour de nous.

    Comme les spectateurs n’étaient pas à portée de voix si nous chuchotions nous avons pu échanger quelques paroles qui restèrent entre nous trois.

    Sasha nous fit remarquer que parmi l’assistance il y avait deux femmes.

    Cul Sec prit la nouvelle sans broncher, mais moi, j’en fus horrifié, je n’avais jamais touché une femme et n’en n’avais jamais eu l’envie, je ne m’imaginais pas pouvoir donner du plaisir à l’une d’elle.

    J’étais tellement terrorisé que j’en informais les deux autres.

    Nous sommes convenus alors que chacun d’eux s’occuperait de l’une d’elle et qu’ainsi, je n’aurais pas à ravaler mon dégoût pour honorer mon contrat.

    Je les remerciais chaudement de ce sacrifice, qui en faite n’en était pas un pour eux puisqu’ils avaient dans leur clientèle régulière quelques femmes qui venaient chercher un peu de plaisir en l’absence de leurs maris.

    Le Marquis nous fit le signal convenu pour nous informer qu’il était temps de jouer à plus que nous trois sur ce grand lit aux draps d’une douceur exquise.

    Comme nous l’avions décidé dans nos chuchotis, nous nous levâmes en même temps pour nous diriger vers le spectateur qui se trouvait en face de chacun de nous.

     

    Dimanche 13 mai 2007.

     

    Demain, je téléphone à qui de droit pour changer d’infirmière.

    Cette salope, oui je sais cette expression est digne de Java et non de Monsieur le Comte, mais comme c’est plutôt Java qui ressort ses pensées lubriques envers Hector, rien d’étonnant que je la nomme ainsi, n’a pas voulu suivre mes ordres et est carrément passé outre en m’obligeant à prendre mon bain.

    Quelle conne, elle n’a pas compris que j’espère arriver ainsi à savoir si Hector est homosexuel.

     

    Lundi 14 mai 2007.

     

    Le problème de l’infirmière est réglé.

    La nouvelle n’a pas pour fonction de me faire faire mes ablutions, c’est Hector qui en a la charge désormais.

    Que j’aime le pouvoir.

    Je vais enfin pouvoir tout mettre en œuvre pour savoir.

    Ce projet me donne des forces insoupçonnées.

    Si ca se trouve, je serai peut être capable de …

    Il faut vraiment que je vois avec mon médecin.

     

    Mardi 15 mai 2007.

     

    J’ai de plus en plus de doute sur l’hétérosexualité d’Hector.

    Mais, il ne faut pas que j’oublie de te laisser porter ma gloire posthume alors, je continue à te raconter.

    Donc chacun de nous se trouva une victime toute désignée, uniquement par le fait que le chanceux se trouvait dans notre champs de vision.

    Nous attirions chacun notre élu, en lui prenant la main, et l’amenions jusqu’au lit où ils allaient tous trois subir nos bons soins.

    Nous ne nous étions que très peu concerté, mais il me semble que nous avons œuvrés un peu comme si une chorégraphie avait été créée pour l’occasion, tellement nous étions synchronisés dans nos mouvements.

    Avec la dextérité qui était notre, nous libérions les sexes en les faisant passer à travers les braguettes, nous les caressions, les léchions, puis par un habile jeu de doigts nous faisions tomber les pantalons qui se recroquevillaient aux chevilles de nos victimes.

    Encore quelques soins bien agréables aux appendices qui avaient entre temps luttés contre l’apesanteur avant de dévoiler au grand jour les torses de ces messieurs.

    Une fois complètement dénudés, nous allongions nos victimes sur le lit, et utilisions leurs langues pour lubrifier nos postérieurs tout en scrutant l’assemblée afin de choisir nos victimes suivantes.

     

    Mercredi 16 mai 2007.

     

    Mon médecin a eu l’outrecuidance de partir quelques jours en congés.

    J’ai donc eu droit à son remplaçant.

    Je ne perds pas au change, il est tout jeune et très mignon.

    Il doit être un hétérosexuel féroce, mais cela ne l’a pas empêché de faire son boulot et de m’ausculter.

    Sans qu’il ne s’en rende compte, il m’a donné du plaisir, lorsqu’après avoir enfilé ses gants en plastiques il m’a inséré profondément l’un de ses doigts pour tâter de l’état de ma prostate je suppose.

    Conclusion, il ne voit pas de contre indication à ce que je prenne des petites pilules bleues dans la mesure où je n’en abuse pas.

    Cette nouvelle me ravie à un point, tu n’imagines pas.

     

    Jeudi 17 mai 2007.

     

    Ca y est, j’ai enfin le rendez-vous avec le détective.

    J’ai hâte d’y être.

    Mais il faut que je me concentre un peu plus sur mes frasques, sinon je risque de ne pas pouvoir finir mon œuvre, ce serait dommage que je ne puisse pas passer à la postérité.

    Donc nous allions régulièrement chercher de nouveaux partenaires que nous entassions les uns sur les autres.

    Maintenant que j’y pense, c’était un peu comme si nous jouions aux légos, à les emboiter les uns dans les autres, bien sur nous ne nous sommes pas épargnés le plaisir de nous empaler sur les membres qui nous excitaient au point de vouloir les sentir en nous.

    Il commençait à y avoir du monde sur l’immense lit et à chaque mouvement, nous nous retrouvions face à une érection qui jouait de nos bouches et de nos postérieurs accueillants.

    Je crois bien que c’est la plus grande « partouze » à laquelle j’ai participé.

    Au fur et à mesure que le temps passait, les préservatifs usagés jonchaient le sol aux alentours du lit qui nous servait d’autel au sacrifice charnel du dieu plaisir.

    Je ne pensais pas que le lit fusse assez grand pour accueillir tout le public qui avait assisté à notre show d’ouverture et pourtant, il se trouva un moment où toutes les chaises furent vides et le lit chargé à ras bords de chair humaine dégoulinant de sueur, sécrétant et suintant à tout va.

    J’avais réussi à éviter tout contact avec les deux dames qui participaient à cette orgie sans nom, jusqu’au moment où l’une d’elle, qui visiblement avait tout fait pour se retrouver dans cette position, pris mon sexe dans sa bouche.

    L’affront n’était pas si insupportable que ça, elle suçait bien, et compte-tenu de la mêlée humaine qui sévissait sur le lit, je pouvais aisément, en fermant les yeux, imaginer que l’un de ces messieurs plus ou moins attirants était à l’œuvre sur mon appendice m’évitant ainsi une dégringolade de l’afflux sanguin qui le maintenait en position verticale.

    Je laissais donc faire et m’occupait par ailleurs.

    Je me retrouvais avec un partenaire assis sur mon torse qui me remplissait la bouche de son vertigineux sexe et me cachait la vue sur le bas de mon corps, mais comme il semblait que l’un de ces messieurs était en train de s’empaler avec beaucoup de grâce sur moi et qu’en plus il me procurait du plaisir dans les frottements que son intérieur faisait ressentir à mon entrejambe, j’appréciais le moment.

    Lorsque l’occupant de ma cavité buccale décida qu’il était temps pour lui que je prodigue à son anus les bienfaits humides de ma langue experte, je fus horrifié de constater que le plaisir qui me venait de la partie basse de mon corps était l’œuvre de la dame qui visiblement ne dissimulait nullement l’orgasme que cela lui procurait.

    J’en fus étonné moi-même, mais je ne fus pas contraint par mon anatomie à subir la dure loi de la gravité aussi je la laissais faire, puisqu’après tout, j’avais été grassement payé pour cela.

    La dame s’affairait sur moi avec frénésie et profita de moi par les deux orifices que son anatomie mettait à sa disposition pour prendre un plaisir non dissimulé.

    La mêlée dura un temps certains et chacun y trouva son compte en terme de plaisir et de sécrétions diverses et variées.

    Les organisateurs avaient ensuite prévue une baignade collective dans une piscine couverte qu’abritait la villa témoin de cette luxure sans nom, avant de mettre à disposition de tous les pêcheurs une salle aménagée à la façon romaine dans laquelle il pouvait être assouvi le plaisir de grignoter quelques douceurs sur des couches aménagées de façon à permettre le rapprochement des corps et faciliter ainsi des jeux coquins alliant sensualité et gourmandise.

    Lorsque la fin des festivités fut annoncée, Cul Sec, Sacha et moi, avons remercié les convives qui en plus du salaire confortable que nous avions obtenus nous déversaient de généreux pourboires de façons plus ou moins discrètes.

    Ce fût pour nous trois une fabuleuse expérience, rentable de surcroît.

    Et qui nous valut l’occasion d’en reparler de nombreuses fois, lors des repas que par la suite nous avons partagés ensemble.

     

    Vendredi 18 mai 2007.

     

    J’ai participé à plusieurs « partouzes », mais celle que j’ai finie de te raconter hier fut sans doute la plus incroyable.

    Mais il faut avant de continuer à m’épancher sur mon passé, que je te raconte le présent.

    Oui, je sais bien que ce n’est pas ce que j’avais prévu lorsque je t’ai donné vie, mais là vois-tu, les choses bougent autour de moi.

    Donc depuis, lundi c’est Hector qui chaque matin me donne mon bain.

    Je dois être un sacré coquin, mais j’aime ce moment d’intimité avec lui où je me retrouve nu dans ses bras lorsqu’il me pose délicatement dans la baignoire.

    Lui il me porte, la chieuse d’avant elle m’obligeait à lever haut la jambe pour entrer dans la baignoire.

    Il est fort Hector.

    Ces bras sont puissants.

    Pour lui faciliter la tache, je lui ai proposé de se mettre torse nu afin de ne pas risquer de mouiller sa chemise dont il relevait les manches.

    J’aime regarder ses bras alors qu’il bande ses muscles pour me soulever tout en douceur.

    Il est parfaitement dessiné avec des abdos à se damner.

    Ce matin, j’ai usé une fois de plus de perfidie et pendant qu’il me faisait voyager dans les airs, j’ai pris dans le creux de ma main son bras, comme pour me tenir, mais en prenant soin de le caresser à l’aide du bout de mes doigts.

    J’ai poussé le vice jusqu’à le regarder.

    Nos regards se sont croisés, je sais qu’il ressentait mes caresses.

    Et une fois de plus, il m’a souri.

    Mais cette fois, sa bouche s’est légèrement plus ouverte.

    Est-ce un signe ?

     

    Samedi 19 mai 2007.

     

    Est-ce ma vue qui baisse ?

    Je me suis rendu compte seulement au déjeuner qu’Hector a de magnifiques yeux verts clairs.

    J’avais déjà été largement attiré par son regard, mais je n’avais pas pris conscience de la couleur de ses yeux.

    Si toute ma vie, je n’avais pas été un amateur de corps à corps torride, j’en serai à me demander si je ne suis pas en train de succomber à son charme.

    Hector serait- il celui qui, pour le peu de temps qu’il me reste à vivre, me permettra de découvrir ce qu’est l’amour ?

     

    Dimanche 20 mai 2007.

     

    L’amour.

    Je crois bien que le seul amour que j’ai connu, c’est celui que j’ai reçu de mon père.

    Ai-je jamais aimé quelqu’un ?

    Je crois bien que non.

    Certes, j’ai eu de l’affection plus ou moins forte pour certaines personnes qui ont compté dans ma vie, mais je crois que je n’ai jamais aimé.

    Serais-je passé à coté du bonheur ?

    Est-ce l’amour qui fait le bonheur de l’homme ?

    Il faut que j’arrête de me poser autant de questions.

     

    Lundi 21 mai 2007.

     

    J’ai hâte d’être à demain.

    J’ai rendez-vous avec le détective et je vais enfin pouvoir organiser ma succession dans pas longtemps.

    Je te parlerai bien d’Hector, mais rien que de penser à lui, me provoque une érection, et pour être honnête, depuis hier toute érection si mince soit-elle me génère des douleurs.

    Vu que j’ai envoyé Hector chercher les petites pilules bleues prescrites par le médecin, il ne faudrait pas que je ne puisse pas m’en servir le moment venu.

    Oui, je sais, je suis machiavélique.

    Envoyer Hector les chercher plutôt que n’importe quel domestique, c’est vicieux.

    J’ai toujours aimé jouer de mon pouvoir sur les hommes, je ne vais pas m’arrêter maintenant.

    Envoyer Hector m’a permis de voir sa réaction, mais aussi de lui passer le message fort que j’avais confiance en lui.

    J’ai aimé sa façon de réagir.

     

    Mardi 22 mai 2007.

     

    Puisque je parlais de « partouze », j’en ai une autre qui me revient en mémoire.

    Celle-là, j’y participais vraiment par le plus grand des hasards.

    Je venais de satisfaire un client dans mon cabinet, il était parti et j’avais donc comme d’habitude pris une douche et fait un nettoyage complet de mon outil de travail.

    Je ressortais pour rejoindre mes camarades en vue de trouver un nouveau jouisseur, car je n’avais pas atteint la satiété pour la journée.

    Un minibus était stationné contre le trottoir que nous investissions à l’accoutumé et j’aperçu à l’intérieur plusieurs de mes collègues et néanmoins amis.

    Je m’approchais et me renseignais.

    Comme j’avais envie de sexe, j’acceptais la proposition qui précisait qu’il s’agissait d’une « partouze à douze ».

    Pourquoi douze ? Pour la rime surement.

    Toujours est-il qu’une fois que j’étais à bord, le minibus démarra et je m’aperçu que nous étions justement douze prostitués dans le véhicule.

    En fait, le jouisseur ne désirait être que spectateur et libérer sa semence lui-même.

    Il nous demanda juste de nous ébattre ensemble, avec une seule exigence, nous devions exécuter le petit train qui devait ensuite se transformer en ronde fermée.

    C’est au moment où le premier de la chaine s’emboita dans le dernier et que nous nous retrouvions en cercle à profiter aussi bien par devant que par derrière que notre spectateur poussa un gémissement de plaisir avant de combler le sol de son trop plein de sperme.

     

    Mercredi 23 mai 2007.

     

    Je suis très perplexe, c’est surement pour cela que je ne t’ai parlé du rendez-vous avec le détective hier.

    Ses dossiers sont très bien documentés, et le choix va être difficile, d’autant que l’évolution de mes rapports avec Hector me perturbe dans mes projets.

    Je ne sais plus très bien quoi faire en fait.

    Ai-je raison ou ai-je tort ?

    Il va me falloir encore réfléchir à la question pour statuer.

    Je t’en dirais plus quand je serai près à prendre une décision ou tout du moins à y réfléchir.

     

    Jeudi 24 mai 2007.

     

    Je suis perdu.

    Je crois que je suis véritablement en train de tomber amoureux d’Hector.

    C’est nouveau pour moi.

    Je ressens des choses qui m’étaient inconnues jusqu’alors.

    Suis-je en train de virer à la folie ?

     

    Vendredi 25 mai 2007.

     

    Il a fait un temps exécrable aujourd’hui.

    La pluie n’a pas cessée de toute la journée.

    Cela m’a mis de mauvaise humeur.

     

    Samedi 26 mai 2007.

     

    Trop de réflexions me prennent la tête.

    Et j’ai toujours ces pensées pour Hector, cette envie de l’avoir près de moi.

    J’ai envie qu’il me prenne dans ses bras.

    Je voudrais poser mes lèvres sur les siennes.

    Que m’arrive-t-il ?

     

    Dimanche 27 mai 2007.

     

    Je suis dégouté et triste en même temps.

    Hector a du s’absenter car son père est décédé cet après-midi, demain matin c’est l’infirmière qui va m’aider à prendre mon bain.

    Je suis triste pour Hector et pour son père, c’était un homme que j’appréciais.

    Mais dégouté de savoir que ce moment d’intimité avec Hector je ne l’aurais pas demain matin.

    Je sais bien qu’après demain, il me prendra de nouveau dans ses bras pour s’occuper de moi, mais c’est une fois de perdu et chaque jour compte.

     

    Lundi 28 mai 2007.

     

    Lorsqu’Hector est rentré en fin d’après-midi après avoir réglé toute l’organisation des obsèques de son père, j’ai bien vu sa tristesse, même s’il reste digne et essaye de ne rien laisser paraître.

    Je ne suis pas dupe.

    Moi, qui n’ai qu’une envie, qu’un besoin, lui faire savoir ce que je ressens pour lui, lui avouer que je rêve de finir ma vie dans ses bras, de découvrir avec lui l’amour que je n’ai jamais connu.

    Je dois encore attendre, je ne peux pas me le permettre, pas maintenant en tout cas.

    Pas avant l’enterrement.

    Le tailleur est venu cet après-midi pour prendre mon costume noir et faire les ajustements de rigueur pour que je puisse assister aux cérémonies.

     

    Mardi 29 mai 2007.

     

     Le tailleur a bien travaillé, comme toujours, Monsieur le Comte retrouve son rang dans ce costume.

    Demain, je ne serai pas ridicule, devant l’honorable assemblée qui sera réunie pour rendre les derniers hommages au père de celui qui je l’espère restera à mes côtés jusqu’à ce que je m’éteigne.

     

    Mercredi 30 mai 2007.

     

    La cérémonie fut très belle, parfaitement réglée, j’ai retrouvé les compétences d’Hector dans l’organisation.

    Les mines étaient de circonstance.

    Je me suis tout de même amusé comme un gamin espiègle, en constatant que je n’étais pas le seul à avoir subit les ravages du temps qui passe.

    La noblesse vraie ou fausse vieillit, ca rassure.

     

    Jeudi 31 mai 2007.

     

    J’ai probablement trouvé la solution, pour que le détective n’ait pas travaillé pour rien.

    Tout dépendra d’Hector et de sa réponse lorsque je lui déclarerai ma flamme.

    Car je n’ai plus de doute maintenant, je suis amoureux.

    Je sens mon pouvoir sur lui qui m’échappe et me sens glisser vers un état qui me ferait faire tous ses désirs.

    Peut être est-ce pour cela que je n’ai jamais connu l’amour ?

    Le pouvoir que j’avais sur les hommes me satisfaisait et je n’ai jamais voulu voir les choses autrement.

    Je me demande si c’est cela l’amour.

    Et dans ce cas, tous ces hommes qui ont fait mon bon vouloir étaient-ils amoureux de moi ?

     

     

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