Loin de moi l'idée de tirer sur l'ambulance, mais vous me connaissez j'aime bien quand on utilise les bons mots pour dire ce que l'on veut dire.

Je vais donc une fois de plus me faire conspuer, incendier, traiter de tous les noms d'oiseaux l'avocat du diable et essayer de démontrer que le discours est en totale opposition avec les objectifs.

Je ne vais pas polémiquer pendant des décennies, je vais juste parler de deux objectifs simples qui sont au coeur du débat, à savoir le mariage et l'adoption.

Vous avez surement remarqué que je n'ai parlé du mariage gay, ni de l'homoparentalité, mais juste du mariage et de l'adoption, justement parce qu'ajouter des adjectifs à ces noms communs, c'est en faire des noms propres qui poussent un peu plus à la distinction et donc au refus.

De la même façon je n'utiliserai pas de vocables comme couples gay ou hétéro, mais de couple homme/femme ce que la loi reconnait (à ma connaissance, il n'est nullement fait état dans les textes de loi de sexualité, mais de mari et femme) et de couple quel qu'il soit pour tous les couples en général afin d'englober toutes les possibilités.

Ne vous emballez pas à gueuler, je vais expliquer.

Commençons par le mariage.

Aujourd'hui il existe le PACS (nette avancée, je le concède) alors pourquoi le mariage ?

Vous conviendrez que le PACS ressemble plus à un contrat "logistique" qui permet d'accèder aux avantages notamment fiscaux du mariage.

Ce n'est pas suffisant ?

Et pourquoi ?

Justement parce le débat, ne porte  pas sur le côté fiscal, mais uniquement sur le fait que le mariage est un engagement d'amour.

Donc, l'objectif de faire modifier la loi pour que le mariage soit accessible à tous les couples quels qu'ils soient, c'est de faire admettre qu'il n'y a pas que dans un couple homme/femme que l'on est capable de s'aimer.

C'est bien vouloir que l'on reconnaisse que tous les couples quels qu'ils soient sont capables de s'aimer et que par conséquent, le couple homme/femme n'est pas une norme de l'amour !

Doit-on toujours parler de différence gay ?

Ou peut-on enfin reconnaitre que le but est bien la recherche de l'indifférence pour que l'on ne fasse plus de différence entre les couples quels qu'ils soient ?

Parlons adoption maintenant.

Je ne vais pas faire un plaidoyer sur les méthodes d'agrément, ni les dénigrer, elles ont le mérite d'exister, même si malheureusement, quand on voit les résultats, il semble que ne soit pas évaluée la capacité d'aimer des adoptants, mais qu'on les évaluent plus sur leur capacité financières et leur stabilité.

Des enfants sont très bien élevés par leurs parents naturels, même lorsqu'ils n'ont pas des moyens financiers exceptionnels et tous les enfants de divorcés ne finissent pas en prison, ni avec des abonnements chez les psys.

De même, lorsque les enfants nés "naturellement" ne sont pas désirés, ils peuvent se retrouver en orphelinat, avec un statut adoptable ou non.

Et combien d'enfants ont été retirés à leur parents naturels parce que ceux-ci étaient incapables de les aimer ?

Pour qu'un enfant soit élevé dans de bonnes conditions, il faut selon moi, avant tout qu'il soit désiré, mais aussi qu'il soit aimé, c'est mon avis personnel, certes, mais j'ai la chance de savoir de quoi je parle.

Le fait de vouloir obtenir qu'un couple quel qu'il soit puisse adopter au même titre qu'un couple homme/femme, seul apte selon la "norme", c'est bien vouloir obtenir que l'on reconnaisse à chaque couple/foyer/adoptant sa capacité à correctement élever un enfant sans distinction de sexualité ?

Donc c'est vouloir obtenir que chaque couple quel qu'il soit, soit jugé sur sa volonté d'avoir un enfant et sa capicité à l'aimer, non ?

Une fois de plus je repose la question ne serait-ce pas là une recherche de l'indifférence entre les couples quels qu'ils soient plutôt que la recherche d'une différence ?

Je sais, je suis chiant avec ma putain de manie de vouloir appeler les choses par leurs noms, mais il me semble que la crédibilité de la démarche passe par l'adhésion de tous à ces éléments et le seul moyen de convaincre est d'être clair dans nos revendications.

On pourra toujours trouver des détracteurs, mais ne leur simplifions pas la tâche en mettant en avant une différence qui est à l'opposé de nos attentes.

Ne brandissons pas les arguments de la différence, alors que la seule chose que l'on veut c'est bien qu'il n'y en ait plus !