En ces temps de polémiques sans fondement (mais les polémiques sont toujours sans fondement) à propos du mariage pour tous qui n'est en fait qu'une régularisation des droits dont certains ont été spoliés, je n'allais surement pas vous faire un post sur les engagements (quoi que on ne sait jamais ce que l'avenir me dictera) ...

Alors que vous êtes tous persuadés que je vais vous décliner le verbe "signer" avec de l'encre coulant langoureusement de la pointe d'un stylo, ben en fait, il n'en est rien, vu que ce "signer" là, c'est plutôt le verbe qui consiste à utiliser ses mains pour se faire comprendre.

Voilà, c'est plus clair pour ceux du fond ?

Et oui, hier, j'aurais bien aimé savoir signer ...

Oui, je sais, tout ça n'est pas très clair, mais attendez un peu vous allez tout comprendre.

Donc, hier, j'avais rendez-vous dans Paris.

Non, pas pour un plan cul ! (Je ne trouve plus de candidats près à se sacrifier pour faire une bonne action, donc depuis le temps que vous mourrez d'envie de profiter de mon corps de rêve, bougez-vous le fion et déclarez-moi votre flamme ...)

Donc, j'ai bravé les éléments pour me rendre à ce RDV professionnel et fais chauffer mon navigo.

Je vous rassure, rien n'a changé, c'est toujours une tannée que de prendre les transports en commun et faut vraiment vouloir être citoyen (ou pas avoir le choix) vu que tu mets 2 à 3 fois plus de temps que si tu prennais ta voiture ...

Bref, je me suis donc retrouvé dans des boites en féraille roulantes où que y'a du monde dedans ...

Dans le premier bus, y'avait pas trop de monde donc ça allait et puis j'ai eu le plaisir de voir monter un très beau garçon qui est descendu aussi vite qu'il était monté (genre fegnasse qui veut pas se faire une station à pied).

Sinon après dans le métro, j'ai bien vu deux ou garçons plutôt agréable à regarder, mais bon, c'est pas en regardant le menu qu'on se rassasie ...

Il a bien fallut que je finisse par rentrer, alors j'ai pris un avant dernier bus où que y'avait déjà plein de monde, donc obligé d'essayer de tenir debout malgré les coups de freins du chauffeur et la promiscuité.

A un arrêt plein de monde qui descend, donc j'arrive à me trouver une place juste en face de la porte centrale, t'es toujours debout mais au moins comme t'es contre la fenêtre tu risque pas de te vautrer au sol si t'as la guibole qui lâche.

J'étais concentré dans mes pensées (me demandez pas lesquelles, je ne savais même pas que je pouvais penser) quand je suis bousculé, pas très violemment je vous rassure, par un coude planqué dans une énorme doudoune blanche (enfin doudoune, plutôt le genre de parka des chasseurs alpins, immaculée et très classe).

La parka était si grande que je n'arrivais même pas à voir la tronche qui trônait au-dessus.

Et puis tout d'un coup, il s'est tourné vers moi.

Un playboy avec des yeux noisettes, un regard d'une telle intensité que le virus il commençait à fondre dans son accoutrement jeanesque.

Le pompon c'est quand nos regards se sont croisés et qu'il m'a fait un sourire, c'est là que j'ai total craqué et que je me suis mis à espérer qu'il se penche vers moi et qu'il m'embrasse.

J'aurais pu finir par avoir un torticoli vu les efforts qu'il me fallait pour me contorsionner afin de continuer à profiter de ce visage qui me faisait un de ces putain d'effet.

J'en était au point de vouloir essayer de sauter pour atteindre son oreille pour pouvoir lui dire que j'avais envie de tomber amoureux de lui ...

Bon d'accord, ça aurait été ridicule un virus tentant maladroitement de sauter pour susurrer à l'oreille d'un playboy une pathétique tentative de drague à 2 balles.

C'est à ce moment que je me suis rendu compte qu'il accompagnait un groupe de sourds muet et qu'il discutait de loin avec un jeune qui avait trouvé une place au fond du bus.

Si seulement j'avais su signer, j'aurais peut être pu discrètement lui déclarer ma flamme.