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Télénovela épisode 9
09 - Qu'est ce qui t'émeut aux larmes ?
Il y a tant de choses qui arrivent à m'émouvoir jusqu'à me faire verser une larme ou plus.
Est-ce une chance ou une malédiction d'être émotionnellement sensible ?
Je ne saurais le dire.
Une seule chose est sure, lorsque l'on est sensible, on apprend très vite à l'assumer, sinon c'est l'enfer.
Devoir se cacher des autres pour exprimer ses émotions est terriblement frustrant, mais comme vous l'avez compris dans l'épisode précédent, l'image n'ayant pour moi aucune importance ...
Mais même lorsqu'on assume sa sensibilité, il est très difficile de la vivre lorsque les émotions vous concernent directement.
Rien n'est plus dur pour moi que de recevoir un présent.
Cela me touche tant que j'ai toujours l'impression d'être ridiculement ridicule lorsque je remercie parce qu'un simple "merci" que je prononce ne peut pour moi être à la hauteur de l'émotion que l'on m'a donné.
Pourtant, je n'ai d'autre solution qu'un merci, car j'ai besoin de rendre au donateur l'émotion que j'ai ressentie, mais j'ai toujours cette impression de n'en rendre qu'une partie policée par la politesse bienséante.
Cela est paradoxal, mais lorsque c'est moi qui offre, le remerciement je l'ai dans l'émotion que je ressens chez celui à qui j'offre, ce qui fait que je n'ai pas besoin d'un merci.
Je me sens même parfois gêné lorsque l'on me remercie tant l'émotion que j'ai perçu chez l'autre m'a semblé plus belle que ce que j'ai pu offrir.
Comme s'il devait y avoir un équilibre, alors que je suis le premier à ne jamais rien attendre en retour, parce que quand je donne, c'est aussi un plaisir pour moi.
Il n'est pas plus aisé de vivre les émotions des autres, qu'elles soient fictives, comme lorsque l'on se laisse emporté par les mots d'un livre ou les images d'un film qui vous capturent et vous embarquent dans l'imaginaire de l'auteur et des sensations qu'il impose à ses personnages, ou qu'elles soient réelles parce que vécues par des gens proches de vous par le cœur ou la géolocalisation.
Certes c'est agréable de percevoir les émotions heureuses des autres et de les partager avec eux, mais c'est à l'opposé douloureux de ressentir leur tristesse et de la partager de la même façon.
Et puis les émotions des autres sont parfois perturbées par l'impression d'être comme un voyeur ou un voleur, car on ne choisi pas de ressentir l'émotion des autres, même si eux aimeraient parfois qu'on ne puisse s'immiscer sans autorisation dans leur émotionnel.
Et puis, il y a aussi des fois où l'on est obligé de contrôler ses émotions, car il faut être fort pour aider ceux dont on perçoit la détresse ou la tristesse, il faut garder la tête froide, ne pas flancher parce que c'est comme ça.
Mais arrive toujours le moment où cette retenue n'est plus nécessaire et là, la perte de contrôle est totale parce que tout cet émotionnel stocké par la force, bloqué, s'échappe d'un coup.
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