Non, je ne vais pas vous chanter du Michel Fugain ...

...  ben, je n'ai pas un millionième de son talent, donc j'en serai incapable !

Tout à commencer, il y a quinze ans, lorsque nous nous sommes installés dans cette maison qui est aujourd'hui ma prison dorée.

Parmi les voisins, il y en avait un, remarquable (dans le sens que l'on remarque).

Il avait une dizaine d'années et en plus d'être mignon avec ses longs cheveux bruns toujours propres et impécables, il était merveilleusement bien élevé.

Toujours souriant, toujours bonjour, merci ...

Bref, le petit ange rêvé de tous les parents (je n'ai pas à me plaindre de mon rejeton, il est aussi un garçon bien élevé, surtout quand il veut).

Puis il a grandi, et a quitté le voisinage pour partir faire des études.

La semaine dernière, alors que j'étais sur le départ, il a refait son apparition dans le quartier.

Il est toujours mignon, a coupé ses cheveux longs, mais ça lui va bien aussi.

Il a toujours cette même éducation parfaite qui en fait un gendre idéal.

Alors que je chargeais ma voiture avec mes valises, il s'est approché de moi et a entamé la conversation.

C'est ainsi que j'ai appris qu'il avait fait de brillantes études et que maintenant il gagnait correctement sa vie.

Mais au détour d'une phrase, il dit quelque chose qui me glaça le dos.

Comment dois-je vous appeler X ou Y ?

(Oui, je sais, dis comme ça, vous n'y comprenez rien mais si je vous dis que X et Y sont les pseudos de mes profils sur les supermarchés de la quéquette, là tout comme moi à ce moment là, vous avez le neurone qui s'affole).

Vous connaissez la propension du Virus a être réactif quand il se sent pris au piège comme un couillon !

Euuuuh !

Ne vous inquiétez pas, je resterai discret !

Ouf !!!

Mais il faut que je vous dise quelque chose !

Oui ?

Je vous aime !

...

Depuis des années, je suis amoureux de vous !

Je vous ai aimé en secret pendant de longues années, alors que je grandissais, près de vous.

Quand je suis parti  faire mes études, j'espérais que cela m'aiderai.

J'ai eu quelques aventures mais ça n'a pas marché parce que je n'avais que vous en tête !

Alors, depuis que j'ai vu votre profil, je suis heureux et je n'ai cessé de chercher un moyen de vous parler.

...

(Ben, oui, le Virus est toujours aussi con dans ce genre de situation).

Je ne sais pas quoi te dire !

Dites-moi au moins, si je vous plais !

Nous étions quasiment dans le coffre de ma voiture et par chance la rue était déserte, mais quelqu'un apparu à l'entrée de la rue.

Je refermais le coffre, verrouillais la voiture et lui proposais de me suivre dans le garage à l'abri des regards.

A peine avais-je refermé la porte qu'il me sauta au cou et m'embrassa.

Nous échangions un long baiser au gout sucré, je vivais un de ces moments exceptionnels qui vous font oublier tout le reste.

J'étais en plein combat de langues avec un très beau jeune homme de vingt-cinq ans et l'instant était merveilleusement agréable.

Non, n'allez pas croire que je me jetais sur lui pour lui faire l'amour dans la maison familiale !

Mais, l'heure tournait, il fallait que je parte (j'avais quand même 800 bornes à faire) et mes colocataires pouvaient débarquer.

Je du donc mettre fin à ce moment agréable, et  nous échangions nos numéros de portables.

Je voulais attendre mon retour pour vous parler de cet évènement, mais les circonstances font que je me dois d'anticiper.

Même si ce garçon est merveilleusement beau, totalement amoureux de moi et qu'il ressemble au prince de mes rêves, je me sens un peu perdu.

Certes, je ne suis pas contre passer de merveilleux moments coquins avec lui, mais je n'ai pas ressenti ce petit truc qui fait la différence, et je n'ai pas envie de jouer avec ses sentiments, ni de le faire souffrir.

Il est fort possible que ce petit truc magique se produise plus tard, mais comment en être sûr ?

En début de soirée, j'ai reçu un texto de sa part.

"Je suis à Béziers. Je n'ai pas pu attendre ton retour. Je t'aime"

(Vous comprendrez que par discrétion, j'ai enlevé de son texto, l'adresse de l'hotel et son prénom).

Vous en dites quoi ? Vous ?

Parce que moi, je trouve ça meveilleusement beau !

Et je suis sûr que vous êtes un peu (beaucoup pour certains) ému ! Non ?

Alors maintenant, vous allez raler !

Parce que si vous avez bien lu le titre de ce billet, ben vous savez que le Virus vous a encore démontré qu'il a un peu d'imagination !

Vous ne m'en voulez pas j'espère ?